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J’aurai du avoir cette longue cérémonie gravée en boucle sur cassettes dans l’autoradio de mes routes d’exils, j’y aurai compris ces émotions qui me brulaient. C’est le pouvoir de ce flux brillant des musiciens obscurs, ils te définissent parfaitement les sentiments du bout de leurs instruments. Laissons donc se présenter cette voix légèrement aérienne, légère, calme, qui voyage aimablement sur ces plages aux sons classiques et luxueux, avouant ses faiblesses entre rythmes ambigües, entre chaloupés exotiques et harmonies d’éther. Suivons cette voix lumineuse dans « It all shines ».Voila mon disque de voyage, celui des lointains, des murmures portés par les airs d’anciennes mélodies précises et précieuses, des marches infinies « endless walk »que l’on ressent comme la gifle de la neige sur la joue, cette caresse de claviers et sons puisés aux fonds des âmes, appuyée parfois par ces lourds coups de sections rythmiques, intenses. Tout ça ne signifie pas que calme et tristesse, « Last » est brillant puissamment libre, et nous envoie rêver a des milliers d’adieux romantiques, « impossible heart » est extravagant autant que rageur, le tout est parfois costume de dandy, excès de bon gout, dans ce « Why can’t we » ou tout reste dans l’ onirisme de paroles humaines, sensibles, le jeux fin des instruments unis par la blessure qui bercent le spleen, mais tout brille, les mots, et puis voici ces petites colères qui ouvrent le coffret des merveilles. Viens « The sound », et la panoplie entière des possibilités de ce groupe s’étale devant nous, entre bruit de gouttes de pluies et cris de guitare, un petit diamant qui lave nos oreilles et les peines. Requiem de « Take oh take », et son orfèvrerie d’arrangements de voix qui donne une idée plus que sure du sérieux et pointilleux que sont ces « boys ». « Rien a jeter » , quand je découvrais dans ma jeunesse un disque ainsi, (il y en a peu qui méritent cette phrase) je disais toujours ça, « rien a jeter », la guitare western de « the organ », cette ambiance générale du disque, qui éclaire nos instant a chaque écoute, montrant du doigt ces beautés qu’on ne verrais pas autrement, ces mélodies et émotions qui nous permettent de nous exiler sur toutes les routes avec le cœur un peu plus grand. Le feu, « The fire » désormais, nous accompagne, nous illumine.