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L’écoute d’un EP peut provoquer deux types de réactions : soit « ouf, on a échappé à l’album », soit « bon sang, c’est déjà fini ? » ; dans le cas de l’EP « Night Light » de Goldwave, c’est la deuxième réaction que j’ai eu. Car c’est entre grande classe ténébreuse et superbes mélodies qu’oscillent ces 5 chansons, nous donnant l’envie d’en entendre davantage. La présence de Joy Division se fait sentir au loin, comme un phare qui indiquerait le chemin à suivre, sans pour autant que cette route soit linéaire …d’autres influences semblent en effet être évidentes, et vu le timbre de la voix et le côté frénétique double crochesque de la batterie, on pense à The National ou Interpol, évidemment. Mais avec beaucoup de synthés ! Ces derniers pullulent, comme au bon vieux temps des années 80 et sa période Cold, sauf que dans Goldwave, rien n’est froid et tout est or. Ces d’influences supposées, loin de faire catalogue, sont en fait un simple cadre dans lequel s’épanouit sans se perdre la musique du groupe. Les mélodies et les ambiances s’enchaînent, superbes. La chanson « Sunshine » révèle même une façon de chanter délicieuse, subtilement plus bas que la tonalité prévue ; ce défaut objectif – ne pas être « juste »- a un effet magique sur l’auditeur et se transforme donc en une véritable qualité…subjective. Bien joué le chanteur ! Le titre « Snow » est quant à lui une superbe réussite avec un thème soyeux et des guitares qui prennent leur temps, comme peuvent - pouvaient - le faire The XX et The Gathering, ou plus près de nous Querencia. L’EP s’achève avec « 8th of November », un morceau passionnant (mais que s’est-il passé le 8 novembre ?) qui se permet une accélération-décélération en cours de chanson ; ces changement de tempo, presque naïfs dans leur exécution tout en progressivité, m’ont beaucoup touché sans que je sache pourquoi : c’est très frais, réussi…on ne s’ennuie pas ! Cet EP est en plus servi par une réalisation impeccable, des voix bien moelleuses à la compression batterie qui fait pomper les cymbales juste comme il faut, en passant par les guitares présentes mais pas agressives. Un petit bémol tout de même, certains mots sont prononcés un peu trop à la française, un « with » qui devient « wiz » par exemple. Cela semble peanuts comparé à l’aspect intéressant, profond, fouillé et addictif que Goldwave nous propose avec ce très bel EP.




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