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Si j’étais président de la république jamais plus un enfant n’aurait de pensées tristes, je nommerai bien sûr Mickey Premier ministre. Et My Brightest Diamond aux affaires sociales. Shara Worden s’y entend en effet très bien pour assurer la cohésion du même nom et ménager avec tacte les deux forces -pour simplifier le classique et la pop- à l’oeuvre au sein de Bring Me The Workhorse (Asthmatic Kitty Records/ Differ-ant), jolie micro-société sonore. Aperçue aux côtés de Sufjan " I’m The New God " Stevens, l’Illinoisemaker vole -sur ce premier effort sous le nom de My Brightest Diamond- de ses propres ailes (d’aigle). Elle domine ainsi un rock indé aux yeux soulignés de khôl (" Something Of An End " tout en tensions, " Dragonfly "...), un opéra pour cabaret et une pop lyrique violentée par l’expérimentation (" Freak Out ", " Workhorse "...) et se compose un nid haut perché vaguement inquiétant dont la fréquentation séduit (sa capacité à se saisir totalement de son oeuvre) souvent et laisse irrésolu parfois. Un état que nous épargne Catfish Haven dont l’écoute du parfois méritant Tell Me (Secretly Canadian/ Differ-ant) impose à l’esprit de l’auditeur la certitude que George Hunter et les siens peinent à passer au long format après le sympathique Ep Please Come Back. On ne sait si la déception se nourrit du recours récurrent à l’irritante thématique de l’Amuuuuurrrrr et ses déboires -" merde elle m’a lâché c’est qui qui qui va aller me chercher mon Tiercé Mag ? "- ou de la volonté erintante du trio de Chicago de devenir les Archie Bell and The Drells des années OO dans un registre soul rock burné. Tell Me contient pourtant son lot de titres estimables en tête desquels " Crazy For Leaving " qui donne envie de prendre Hunter par l’épaule et lui assurer qu’elle reviendra. On se consolera de cette petite trahison avec Fading Trails (Secretly Canadian/ Differ-ant), troisième album de Magnolia Electric Co. Un peu moins d’une demi-heure d’une alt-country rock toujours ébranlante dont il ne faut que quelques secondes pour retrouver la trace familière et nette contrairement à ce que laisse entendre le titre. Le jeu de piste débute avec " Don’t Fade on Me ", son introduction cotonneuse puis sa mutation en un folk-rock aride et electrisé. Suivent " Montgomery ", " Lonesome Valley ", " Little At A Time ", trois flâneries de fond de canyon aux parcours tracés par la voix à la fois plaintive et épaisse de Jason Molina et qui mènent à quelques cavités comme autant d’abris ténébreux capables d’absorber le côté sombre de l’Américain (le glaçant " Old Horizon " notamment avec Molina seul au piano). Un disque de haute tenue donc, presque apaisé et totalement cohérent quoique issu de quatre sessions d’enregistrement et joué par presque autant de formations. Daniel Burton n’en conduit lui qu’une seule, Early Day Miners mais son line-up est aussi changeant qu’impressionnant (des membres de Windsor For The Derby ou Black Mountain gonflent ici les rangs de cette " coopérative musicale " comme la nomme son penseur). Neuf plages composent Offshore (Secretly Canadian/ Differ-ant), remarquable exercice de rock paysagiste et planant. De l’introducitf et batailleur " Land Of Pale Saints " quelque part entre Mogwaï et My Bloody Valentine, aux vocalisés " Deserter ", " Sans Revival ", " Return Of The Native " - porté par la voix pure d’Amber Webber, magnifique de retenue- jusqu’au final " Hymn Beneath The Palisades ", spectaculaire mise en sons d’un épisode de Nip/Tuck à filmer où les deux chirurgiens finiraient par donner vie à un squelette de métal, Offshore emporte son auditeur loin des rivages balisés du genre. Initialement composé pour Let Us Garlands Bring (2002), ce disque mixé par John Mc Entire sort quatre ans plus tard. On ne regrette pas l’attente....

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