Quel est le point commun entre Guy Roux, Will Oldham, Jeffrey Lee Pierce, les Sraub, Daniel johnston ou encore Thomas Muster ? Celui d’être au même titre que des paires de seins à la consistance appétissante au menu du livret du troisième album de Qincannon. C’est un paysage de désolation qui se présente à nous, un endroit où il ne fait bon vivre qu’avec un souffle d’air frais sur les échines, laissant le froid se jouer de notre quiétude. Pour les membres de Quincannon le sentiment est partagé, la tension est vive et l’envie d’en découdre avec des démons donnent aux morceaux des accidents que ne renieraient pas les Pixies ou plus proche de nous le Deus de Tom Barman (staying alive). Riches et dispendieuses, les compositions du groupe sont faites de plusieurs morceaux. Quand certains feraient un album avec les idées de Legend, Quincannon en fait une chanson d’ouverture, laissant à peine présager de ce qui suivra, car la suite sera toujours nourrie de cette même urgence donnant à l’intemporalité le droit de se poser sur l’une des branches de cet arbre à poudre. Avec ce fruit à part, le chant de Henri Jean Debon trouvera un aliment à la mesure d’une voix qui lutte comme Frank black pouvait lutter pour ne pas finir sur le bord de la route. Entre le Robin des bois qui vole aux riches pour donner aux pauvres, entre un western ou l’alliance sera l’arc et la flèche de la victoire contre un oppresseur, entre le plaisir d’offrir et le bonheur de recevoir. Attraper au vol cette comète d’urgence, sa traînée sera aussi longue dans les mémoires que les premiers nommés de cette chronique !! (Même Guy Roux ? euh…) Enoorme.