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Will oldham nous avait laissé il y a un an dans une abime noir à peine ensoleillé par deux ep dont une gentille récréation pvec ryan murphy. De par cette attitude Will commencait presque à nous fatiguer, ne voulant certainement pas le voir devenir sa propre caricature. Cette nouvelle oeuvre s’ouvre avec une chanson lumineuse (may it be) à deux voix, à deux amours qui se retrouveront sur le lent the lion liar. Pour cette nouvelle escapade will c’est souvenu d’arise therfore en se prometant de ne plus être l’adepte revendiqqué de l’éjaculation faciale. Cela donne a king of night ou comment parler de cul avec justesse et beauté sur une musique intimiste et merveilleuse. Une comptine coquinne pour enfant sage, ou encore un after I made love to you, une chanson du bout des levres d’un will n’avançant qu’accompagné pour balancer sa sauce. Un morceau sur les berges d’arise therefore. Comme pour en donner à tous ses adeptes (on est souvent proche du fanatisme face au bonhomme) will lache son folk via ease down the road, mrs williams ou le somptueux rich wife full of happiness, un standard en devenir sur lequel will appuis son chant sur un groupe d’où ressort une chanteuse anonyme (on jurerai cat power). Aprés une discographie déjà bien remplie, on peine à croire que will ait encore une quelconque pépite à ramener de ses quettes dans son amérique profonde. Mais son filon est intarissable en témoigne un at break of day, une chaise un peu lourde qu’il peine à porter pour finir par la poncer, la rabotter et la tenir d’une main le coeur gros, le sheep tel un mouton en constante accélération qui restera comme un des phares de ce disque tout comme le grand dark feeling of emptines qui par crainte de manque se multiplie et devient trés vite l’hymne d’une chorale absente sur le sublime carelees love, un gospel a capella accompagné d’un orgue minimaliste. La mélancolie fond de commerce évident de will depuis bientôt dix ans se craquelles pour laisser entrevoir des brides de joie et de bien être comme en témoigne le just to see my holly home dans lequel will se laisse enfin aller à un gros boeuf braillard entre amis. Le sourire de ce pince sans rire est un ravissement à ce niveau de la plaisanterie. Ease down the road fera date dans l’oeuvre de will oldham comme le point d’acchopement entre ce folk débraillé et cette maturité suptil et non chiante. Encore une fois à découvrir absolument.