N’y allons pas par quatre chemins, Elvis est mort. Je sais la nouvelle va terrasser les habitants de Hambourg à Memphis, mais le king est mort, mort pour la patrie sur le front russe, alors qu’il essayait de reconsolider des liens quelque peu meurtris par une saison cinq de vingt quatre heures qui mettait en péril une diplomatie chancelante. A la diplomatie américaine nous avons une nouvelle proposition à leur faire. Elecktrolux. Elvis a ici la voix du Nick cave chantant dans une salle sans fenêtre mais avec le bruit des voisins avec un groupe à faire passer les Stray Cats pour les forbans et le Jon Spencer Blues Explosion des dernières années pour un groupe postulant pour le télé crochet de Sevran. Comme première missive nous leur proposerons laundromat, comme si Bertrand Cantat était gratté comme une guitare par Teyssot Gay. Mais le choix aura été cornélien, car cet opus du combo marseillais épate et bouscule. Jamais crâneur (et pourtant il pourrait) elecktolux est un vrai disque de rock’n’roll furieux comme on n’en fait plus que dans les garages encore désaffectés de New York et non pas dans les salons de chez Ggucci. The good one m’aura en un éclair fait ressortir la discographie de The The et Glad All Over déterrera mon perfecto noir pour le porter à l’enterrement ironique du rock’n’roll. Claque à laquelle il est difficile de se prémunir (ou en étant fan de Coldplay) elecktrolux va rapprocher l’est et l’ouest avec l’énergie d’un Jack Bauer troquant son minois télégénique et sa tunique de marathonien des emmerdes, par un costume lamé et limé par les génuflexions. Enorme.