Ton sillon tu traceras, plus tu le traceras, plus il sera profond, plus ta graine sera forte de ces forteresses. Will Oldham a du entendre cette phrase dans son enfance, écrivant et chantant, car c’est en le faisant que l’on s’améliore, sauf que la musique n’a pas des gammes comme un tennisman, et que si un coup droit se bonifie grâce à la répétition, l’écriture elle peut au contraire s’alourdir. Contrairement à Federer qui gagne grâce à la répétition, on juge souvent un artiste à se renouveler, à changer de bac à sable, ou alors d’y rester mais de changer le château de la veille en pyramide le lendemain ou en cheval cabré ensuite. BPB, a encore du carburant dans le moteur, mais il prend un descente au pourcentage léger et roule moteur arrêté, frein moteur comme bouée de sauvetage. Ce quatrième cd en un an est un album sur lequel le barde ronfle, jouant à ne pas laisser passer trop d’émotion, prenant les us et coutumes au sérieux. Il en ressort un disque mineur dans la carrière de notre barbu préféré, un album plan plan, mais un album presque raté chez Bonnie, est souvent un chef d’œuvre chez les autres. Méfiez-vous donc du jugement, ou donnez-nous le nom du plus mauvais film de Kubrick. Bonnie « prince » billy a un talent bien supérieur à des contemporains qui vendraient père et mère pour « so everyone ». Disque mineur au talent majeur.