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  • 3 janvier 2005 /
    Elk city
    l’interview

    réalisée par gdo

Interview réalisée para mail en avril 2002

Comptez vous tourner cet été dans les festivals ?et si oui est ce reellement un plaisir que de ce produire dans ce genre de manifestation ? N’y a t-il pas un sentiment de noyade ?

— Peter : Il est probable qu’une tournée soit organisée après l’été. Que les concerts aient lieu dans le cadre d’un festival ou non nous importe finalement peu. Habitant New York nous avons l’habitute d’être noyés. Mais finalement le nombre important de groupes n’est pas un problème en soi. Il suffit de chanter plus fort que tout le monde et de porter des habits flashy. "La selection naturelle" en quelque sorte.

Produire un disque c’est de l’assurance ou jugez vous parfois la présence d’une personne extérieure, ou simplement bonne (dans le cas d’un producteur) à n’être qu’un sticker collé sur le blister d’un disque ? Sinon qui autoriseriez vous à prendre les manettes d’un de vos disques ?

— Peter - Ray devrait répondre à cette question car c’est lui qui s’occupe de la production, mais il fait son Don Quichote en Espagne actuellement. Je vais donc me mettre dans sa peau : nous n’avons besoin d’aucune aide. Même notre propre aide est parfois trop encombrante. Il y a un trop plein dans ce monde, un trop plein d’intervenants. Et nous aimons conserver le contrôle de ce que nous faisons. Nous travaillons pendant de longues heures et parvenons habituellement à obtenir ce que nous recherchons ; L’intervention d’une tierce personne rendrait les choses plus compliquées encore. En fait cela me rend presque nerveux d’y penser".

Vous jugez comme un priviége d’être dans une petite structure en ces temps d’absorption. N’est ce pas là la seule régle imposée, celle des moyens réduits ?

— Peter : Travailler avec les petits labels reste pour nous ce qu’il y a de mieux. De cette façon nous gardons un véritable contrôle sur notre travail. Nous pouvons choisir la période pour tourner. Lorsque tu travaille avec une mutlinationale celle-ci te donne beaucoup d’argent (et tu deviens redevable financierement, et tu leur appartient en quelque sorte) et peuvent ainsi te manipuler comme une marionnette. Nous avons de la chance de travailler avec nos deux labels. Nous réalisons les albums exactement comme nous le souhaitons et ils se chargent de les distribuer et de les faire connaître à un plus grand nombre. C’est un véritable partenariat et non pas une situation de servitude. Mais en même temps nous oeuvrons également dans le sens de la globalization (whoo ! , whooo !)...avec l’aide des nouvelles technologies (un matériel de pointe et de moindre coût pour enregistrer, l’outil internet pour commnuniquer et promouvoir un produit), nous sommes en mesure de participer à cette globalisation comme nos chers amis de Mc Donalds.

Quelle est la filiation qui vous va le mieux et celle qui vous laisse de marbre ?

— Peter : Je ne pense pas que nous ayons de filiation particulière. dans un certain style musical, tout ce qui sonne bien, tout ce qui semble honnête nous accroche.

Renée ta voix est hors norme, ressens tu cela ?

— Renee : Le chant me procure de véritables joies, un bien être, c’est surtout de cela dont j’ai conscience ; C’est amusant car je ne parviens toujours pas à saisir à quoi ma voix ressemble. Elle me remplie, et c’est formidable de ressentir cela et bien sûr si j’arrive à transmettre cela à d’autres cela rend plus joyeuse encore.

Une forme de rugosité ressort de ce disque comparé à status ; C’est du à la mise en avant des guitares ou l’état d’ésprit au moment de l’enregistrement ?

— Renee : Je pense que cet album à cette sonorité en raison du fait que plus qu’avant nous sommes devenus un "groupe de scène". Et ce nouveau paramètre influe inévitablement.

Comment créez vous ? C’est la musique ou le texte en premier ? Y a t-il une grande part d’improvisation ou tout est cadré à l’entrée du studio ?

— Peter : Nous improvisons, perpetuellement. Nous passons de longs moments ensemble dans le studio à expérimenter, jouer, improviser. Tou est systèmatiquement enregistré ; Puis nous écoutons ces sessions, décortiquons (les paroles, les mélodies, les chants, ...l’ensemble) et décidons ce qu’il y a de bon, ce qu’il faut retirer. Le travail final consiste à polir ces idées - le souhait final est de garder ce "son live", cette certaine fraicheur d’improvisation et d’apposer celle-ci sur un album, pour un plus grand nombre. Les textes font partie intégrante de la musique, tout arrive ensemble, c’est une entité.

Quelle est l’histoire des débuts de Elk city ?

— Peter : Ray & Renee avaient un autre groupe auparavant "le melting hopefuls". Ils étaient à la recherche d’un nouveau guitariste. Je les ai rencontré et c’est alors que nous avons décidé de former un trio, abandonnant par la même occasion les Melting Hopefuls. Je suis en quelque sorte l’amante qui est devenu la mariée. (ouf ! )

Votre devise qui est amusons nous en l’absence de régle va à l’encontre de beaucoup d’artistes comme source d’inspiration. Etes vous disposé a signer un jour un dogme à la Lars von trier ou pensez vous que tout cela reste de l’hypocosie ?

— Peter : Nous jouons de la musique avant tout pour le plaisir qu’elle nous procure ; si ce que vous faites ne vous procure aucun plaisir alors cela ne pourra plaire à personne. Le tout est d’avoir une relation forte avec votre propre musique. Plus cette relation sera intense et vraie, plus il sera facile pour les autre de la comprendre et de l’apprécier.

Vous avez un style trés typé américain ce qui aparaît normal.C’est une impossibilité de ce défaire de ses racines ou c’est > tout simplement votre style votre marque de fabrique ?

— Renee : Je ne pense pas que nous pourrions - ni voulions - couper nos racines ; Artistiquement je ne pense pas que cela soit une chose possible ; La musique demeure honnête et vitales lorsque les personnes qui la jouent retransmettent exactement ce qu’ils sont, d’où ils viennent.

Question bateau, mais comment passer à côté, que retenez vous du 11 septembre ?

— Cela reste en nous comme quelque chose de confus, une histoire qui se niche quelque part, perdue dans le vague.

Ce qui revient sans cesse dans les papiers sur Status, c’est le mot artisanat. Comment jugez vous cela ?

— Peter & Renee : c’est pleinement positif pour nous si les chroniques disent que c’est "fait à la main", "artisanal". Disent-elles vraiment cela ? Nous aimons que cela sonne le plus personnel possible, ..presque comme si les gens pouvez nous voir travailler, répéter..

Au Etats Unis vous êtes pour moi les derniers rescapés d’un esprit terreux. L’esprit Low fi a t-il fini par ravager le paysage ?

— Peter : He bien, parfois certaines personnes caractèrisent notre musique de ’lo-fi’, ce qu’a vrai dire nous ne comprenons pas vraiment. Je suis d’accord, nous avons effectivement un certain esprit de la campagne, certains sons que l’on pourraient qualifier de campagnard et qui nous démarque de ce son "lo-fi". Mais tu sais cette approche "lo-fi" provient à l’origine de la country ou du blues. ...certaines personnes désiraient reproduire ce "vieux son", et dans un sens "lo-fi" sonne très country. Neil Lomax était en quelque sorte le roi du "lo-fi". Ces temps-ci (à l’opposé de ce qui se passait il y a dix ans), presque tout le monde peut disposer d’un equipement d’enregistrement quasiment professionel, et si beaucoup de groupes sonnent "lo-fi" c’est qu’ils recherchent précisément ce son, c’est qu’ils veulent donner l’impression qu’ils ne possèdent pas ce dit matériel. Peut être préféreraient-ils vivre dans une plantation...je ne sais ?. Il y a eu un certain nombre de disques ’lo-fi’ de grande qualité mais parfois j’ai le sentiment que les gens n’ont plus besoin de les entendre. "Slanted & Enchanted", Daniel Johnston ; Guided By Voices. Je pense qu’il est plus facile de réaliser un album "lo-fi" cool que le contraire.

Le deuxiéme album, est ce si dure àfaire que ce que l’on a coutume de le dire ?

— Peter : Le second album fût plutot facile pour nous. Nous n’avions aucune appréhension par rapport à "Status" étant donnée que nous savions dès le début que les deux albums allés être foncièrement différents. Nous avions le sentiment de commencer un nouveau projet, d’être neufs dans ce que nous faisions

Si vous deviez présenter et défendre votre disque que diriez vous (a part de l’écouter car c’est vrai que cela va de soit)

— Peter : Cet album demande une certaine confiance...si tu as confiance en lui alors il sera là pour toi.

Les lecteurs du site vous ont amenés à la seconde place du referendum (le Ubu d’or, référence à mon chat).Etes vous surpris de l’acceuil et des retombés (Black session) de Status en France ?

— Peter : L’accueil de "Status" en France fût une très bonne surprise ; Nous nous en rendons d’autant plus compte maintenant alors que ce nouvel album va sortir. Nous réalisons combien certaines personnes ont été "touchées" par "Status". Il apparait que pour certaines personnes cet album restera longtemps dans les mémoires ;

Si je vous dit que status peut être l’attrape coeur musical d’une génération aux bonnes oreilles ?

— Peter : Et bien...cela me rend heureux de savoir que cet album est distribué dans de nombreux pays, disponibles pour de nombreuses personnes. Mais je ne pense pas que cela soit une bonne idée pour nous de trop y penser, nous avons encore beaucoup à travailler.