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  • septembre 2005 /
    Nonstop
    l’interview

    réalisée par gdo

Interview réalisée par mail en septembre 2005.

Avec nonstop on se doutait que l’on marcherait sur des œufs tant l’homme impressionne sur son premier album. Pas de déception à ce sujet, c’est un homme en colére et adepte de la pirouette verbale qui se présente à vous. Attention aucun arrêt prévu. Road movie en béquilles, intervieweur dans les cordes.

Non stop (le nom) vient du débit ?

— C’est un surnom qu’on m’a donné parce que j’arrivais à boire sans dormir pendant plusieurs jours !

Ces morceaux comme des inventaires c’est aussi un parallèle avec la poésie, même derrière ses alliances plus ou moins étranges ?

— C’est pas des inventaires… C’est plutôt des invendus ! La poésie ça me concerne mais d’en parler ça me gêne …

Être produit par Michniak ce n’est pas pour toi la meilleure façon de court-circuiter les questions sur la gémellité avec programme ?

— Si ça peut avoir un effet pour éviter la comparaison un peu facile avec Programme tant mieux je prends ! Mais ça n’a pas été la raison déterminante ! Avec Arnaud on est avant tout amis et c’est cette amitié qui est à l’origine du projet Nonstop. Ni lui ni moi sommes chanteurs on écrit juste des textes énervés et on a écouté à peu prés les mêmes groupes … Est ce qu’on reproche à Léo Ferrat de ressembler à Jean Ferré ?

Comment c’est passé la rencontre avec Michniak ?

— Plutôt mouvementée ! La première fois que je l’ai vu c’était trop tard !

Par rapport à programme la musique semble mise plus en perspective ?

— C’est vrai qu’elle le semble (bon c’est vrai que là je tape en touche mais pour ma défense j’ai pas compris ta question...)

Penses-tu (comme moi) qu’il y a un avant et un après # 3 ?

— Un avant c’est sûr ! Un après ...

Comment es-tu arrivé chez ici d’ailleurs ? ce label n’est-il pas de l’intérieur l’idée que l’on pouvait se faire de lithium, une prise de risque au service de nos oreilles ?

— Au départ l’album devait sortir chez Lithium avant qu’il ne dépose la clef sous la porte... J’ai donc envoyé le disque à plusieurs labels... Ici d’ailleurs s’est dit intéressé et comme il me laissait un champ de manœuvre assez large on s’est vite mis d’accord.

Le début de " on ne me dit jamais rien à moi " est-il autobiographique ? tu parles beaucoup, car on ne te parlait pas à toi ?

— En général je suis pas très bavard... du coup logiquement on m’a jamais trop parlé non plus ! Mais je dois pas être le seul aujourd’hui c’est comme ça on n’a jamais eu autant de moyens de communication mais ce nouveau siècle c’est celui de la solitude. Quand t’en dis trop on se dit mais il se prend pour qui celui là ! le messie ? Et quand tu t’écrases on te prend pour un prétentieux ! C’est peut être de là d’où vient le problème... La crainte du malentendu ! Un manque de confiance aussi ! Tu vois là je te parle mais en même temps je me dégoûte parce que je me vois parler ! le style de mes textes vient certainement de là ! Des images cinglantes qui peuvent dire beaucoup de choses sans pour autant rentrer dans de longs et fatigants discours...

On démarre avec des chansons, disons " légère " et plus on avance plus le disque s’enfonce, c’est un choix, appuyer de plus en plus ?

— Ah ouais ? je m’en rends même pas compte ça doit être plus grave que je pensais ! Non de manière générale y’a pas de choix.

Je finissais le dernier houellebecq quand à mon retour de vacances j’enchaînais avec ton album…dans les deux cas, l’espoir est loin d’être évident. Tu proposes ou tu constates ?

— Je prostate !

Nonstop cherche quoi ?

— Des réponses.

Ces textes sont-ils le fruit d’une longue gestation ou un flux ?

— C’est un espèce de puzzle mental... J’entends des voix, j’ai des visions que je note sur un carnet. Puis j’ordonne ces phrases dans le sens que je veux donner à mes chansons voilà c’est aussi simple que ça !

Dans quelles directions trouverions-nous tes influences ?

— Tu veux quoi une liste ? T’as des courses à faire ? Plus simplement on doit certainement en partager quelques unes ...

Van basten, Battiston et le Téfécé….à quand un morceau sur Monbaaerts (rires) ?

— Le Téf j’en ai jamais parlé ! Je ne parle pas de foot pour parler de foot ! "Tous les jours devoir jouer le maintien contre une équipe de Van Basten" c’est un tableau sur la difficulté de pas disjoncter dans un monde bâti sur la concurrence. "Battiston achète molaire" c’est l’image d’un type en short dans une civière qui se retrouve dans le coma parce qu’un autre type en short la coupé en deux ! J’avais 6 ans en 82 ... ça marque !

Voulais-tu avoir une attitude " citoyenne " pour road movie en béquilles ?

— Dans le sens où mes textes sont en réaction avec notre époque oui il y’a sûrement une attitude citoyenne là dedans... c’est sûrement pas le meilleur moyen de lutter mais c’est le mien .

comment c’est fait la rencontre avec Blanquet ? le lien entre ta musique et ces dessins n’est il pas la profusion des images des références dans la moindre parcelle de dessins ou chez toi de silence ?

— ça s’est passé très simplement. Je suis allé sur son site (blanquet.com) et tout de suite j’ai senti un lien de parenté. Il a écouté le disque et a accepté d’illustrer la pochette... ce que j’ai apprécié chez lui, en dehors de ses dessins, c’est justement cette simplicité... Avec lui pas de blah blah un coup de fil quelques mail et hop c’était réglé ! Pour en revenir au lien qui existe entre ma musique et les dessins de Stéphane Blanquet on peut dire que c’est le fou rire dans le cauchemar.

D’ailleurs aimes-tu le silence ?

— Moi je l’aime bien ! C’est le silence qui m’aime pas...

L’époque est elle si atroce (naïf que je suis) pour lui infliger des brûlots de cet ordre (sic) ?

— T’as raison je sais pas ce qui m’a pris ! De quoi je me plains ? Je dois être aigri ou jaloux de toi... J’aimerai tellement être toi... Je me caresse en pensant à toi... Gérard Jugnot est l’acteur préféré des français. Y’a autant d’enfants en France que d’orphelins en Afrique. Dans le métro tout le monde se planque derrière son journal gratuit. Mais à part ça tout va bien ! Et c’est vrai que pour moi c’est pas si atroce que ça !

Je me prends une mandale si je rapproche ce LP avec le dernier stupeflip, le décorum bedesque en moins ?

— Non pas une mandale non un frigo plutôt... mais en même temps je m’en branle de stupeflip j’ai même aucune raison de dire que c’est naze je pense juste qu’il sait pas trop où il en est et ça nous fait déjà un point commun.

C’est quoi l’avenir de nonstop ?

— Un mur

le mot de la fin ?

— Senna