> Critiques > Labellisés



Je vous parle du plus profond de mes cauchemars. Je vous parle d’un monde hostile où l’écho est une conversation qui vous donne des frissons dans le dos. D’un endroit où les pianos jouent seuls, enfermés dans le noir, d’une place où les guitares se grattent le front. Ce monde c’est celui de Liz Hysen, et des canadiens de Picastro. Adeptes d’une musique qui ne séme pas la gaité autour d’elle, Picastro enfonce le clou sur cd « Become Secret ». Si l’on pense toujours à des cousins de Mansfield Tya, à des frères des premiers disques de Cat Power, on peut voir dans ces morceaux malades l’ombre du Smog terrifiant de « Sewn to the Sky », tache noire de l’œuvre de Bill Callahan. Le piano semble être le nouvel instrument mortifère de cette nouvelle décennie, après la douceur totalement moribonde de Soap & Skin, Picastro relève le défi de la descente aux enfers, notamment le temps d’un « I Know My Time Now », faisant passer Nico pour une Chantal Goya légèrement assommée par les narcoleptiques.

Mais attention à ne pas tomber dans un portrait trop caricatural, « Become Secret » ne va pas entamer une carrière de disque créateur de suicide, mais il n’aura pas non plus celui de terreau à un nouveau plaisir de vivre. Entre détresse, sècheresse dans la communication, solitude, mort rodeuse, ce nouvel album de Picastro pourrait ne rendre optimiste, que les employés de France Telecom / Orange. Le ciel se drape d’un noir de cendre.




 autres albums


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.