Edward Barrow est typiquement le type que l’on jalouse, mais que l’on aimerait amocher, lui filer une belle rouste pour lui casser sa belle tronche, ses mains pour qu’elles n’écrivent plus rien, et ses dents, pour que le son de sa voix ne soit plus la chose mélodieuse et poignante qu’elle est.
Comme sorti d’un film de Lynch qui se passerait dans les années 60, Edward Barrow signe des chansons simples, à la sophistication délicate, touchant le raffinement jusqu’à nous autoriser à pleurer même derrière nos carapaces de gros durs. De ces origines anglaises, Edward a gardé la classe que l’on porte même dans des situations inconfortables (un rugbyman comme Rob Andrew ne pouvait être qu’anglais). De sa nationalité française il a cette mélancolie chevillée au corps, celle de se sentir seul, dans un pays de plus en plus frileux replié sur ses valeurs ancestrales. Les quatre titres de ce EP mettent la barre très haute, rejoignant des gens comme Sébastien Schuller, abandonnant à Sébastien les vapeurs, pour ne s’atteler qu’aux échos possibles. On pourrait ne jamais arrêter d’écrire, à chaque instant une nouvelle flèche droite dans nos cœurs, une caresse pour recueillir nos larmes passionnelles, l’impression de croiser quelqu’un que nous ne voudrions jamais perdre de vue et de l’oreille. Une bénédiction