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Depuis « One », il y a de cela plusieurs vies, nous n’avions plus de nouvelles de Guillaume de Chirac et de son Landscape. Déjà à l’époque j’avais craqué pour le groupe, ne pouvant imaginer la compilation de l’époque sans un morceau du groupe. C’est via le chronophage Facebook que Guillaume s’est rapproché de moi, pour cet album éponyme. Nicolas Leroux est toujours de la partie, et la grâce ne semble pas devoir quitter cette écriture et ces compositions lumineuses.

Si avec un brin de fainéantise on pourrait parler de « If You Wanted » comme une ouverture nous rappelant les meilleures heures de Radiohead, une facilité nous permettrait de dire que « The Great Escape » aurait pu donner son nom à l’album. Une envie d’espace sans fin, rempli par le chant de Nicolas Leroux (un des plus belles voix du moment ??? assurément). La lumière est intense dans ces morceaux, et un souffle épique semble s’y cacher, notamment dans « Resist ». Resist et son tempo donné par un piano sautillant. Si cette chanson était tombée entre les mains de la bande propre de Coldplay, elle serait sous une lumière agressive, et les gémissements auraient remplacé les paroles. Au lien de cela le cœur semble tapi dans l’ombre, et le chant câlin, félin, plane au dessus. Un grand moment aérien que l’on retrouve sur « Under Statement ». Sur ce titre le groupe s’aventure sur quelque chose qui pourrait paraître trop grand pour lui, mais il s’en sort avec maestria, évitant les écueils. Le groupe paraît de plus en plus essayer de toucher le ciel, comme si les Fleet Foxes tentaient de rejouer Kid A dans une église au milieu de nulle part. Et plus le disque avance, plus Landscape donne le sentiment d’un groupe qui laisse libre court à son inspiration, en direct, laissant à l’introduction le droit d ‘ouvrir sur quelque chose qui fait la part belle à l ‘inspiration. « Free Again « est comme construite en live, une jam stellaire, où le seul dogme reste encore une fois de trouver l’horizon et de se lover entre lui et le ciel. C’est avec « The Hood » que ralenti encore un peu plus le pouls du disque. La lumière est moins puissante, une orgue imprime quelque chose de plus sombre, il y a comme une descente. On ne pendait que décoller, le groupe nous invite à une plongée, évitant le narcissisme habituel des pleureuses pop qui mettent une supposée main dans le noir, en chantant comme si le soleil était leur cœur. Un morceau qui tout comme « Free Again » prend la destinée comme locomotive. En fait de descente, « The Hood » nous amenait vers la nuit. Par pallier nous tombons dans un repos bien mérité. Le soleil de Landscape allant se coucher (Into The Night ».

Guillaume de Chirac et son groupe, s’ils défendent quelque chose, c’est de fuir l’immobilisme sans pour autant laisser de la poussière derrière le mouvement. La beauté est à ce prix. Depuis « A Silent Effort In The Night » de Louisville je n’avais pas touché à ce point une forme de perfection, un souci du détail pour aboutir à un paysage sublime magnifié par un horizon bouleversant. Un disque à tomber.




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