Il y a des noms de groupe qui peuvent signifier à eux seuls le style musical du groupe qui le portent. The Fall est emprunt de l’œuvre insubmersible de Camus, Placebo est au rock ce que son nom est à la médecine et Mogwaï une incarnation parfaite de l’ambivalence entre la petite bête de Joe Dante et de son pendant féroce et délirant. Formé à Minneapolis il y a de cela plus de 10 ans, A Whisper In The Noise avait peut être pensé un jour se donner Low comme patronyme avant de s’apercevoir que celui ci était déjà accaparé. Les membres choisirent alors de signifier leur musique par un chuchotement dans le bruit, ou le calme sous la tempête, la beauté dans le chaos.

La musique du groupe est construite de façon simple. Une couche mélodique, et une autre pour enflammer le titre mais aussi pour le magnifier le rendre plus irradiant. Mais AWITN ne tombe pas dans la surenchère. Les guitares ne servent pas de paravent sonique, ce sont souvent des cordes plus classiques ou des jeux d’écho qui provoquent le cache cache entre l’auditeur et la quintessence même du morceau. On pense parfois à Low, à d’autres moments aux Cocteau Twins, mais toujours à une musique folk emmené vers des contrées embrumées, où la lumière perce un petit nuage. Les chansons s’écoulent comme autant de pointes plantées en plein cœur. On pourra parfois ne pas voir la frontière qui sépare les chansons du groupe de certaines compositions mainstream et tires larme qui peuplent les radio, mais la sincérité transpire de ces titres qui font de A Whisper In The Noise un nouveau Walkabouts, un groupe de looser magnifique qui parfois, à force de ne pas se sortir d’une mélancolie maladive se perd dedans.

Un bon disque éthéré et touchant à la fois, un disque qui donne à l’imaginaire une nourriture pour renouveler des rêves souvent trop noirs.