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Never reach the stars démarre par une invitation à l’envol avec "The taste of sweet life", voix féminines évanescentes sur mélodie merveilleuse. Rarement je m’emballe dès le début, mais là c’est très puissant, beau, mélodieux, inventif. La voix masculine est en parfait contrebalancement des féminines, on croirait assister à une discussion entre un homme et des anges...Allez savoir pourquoi, ce morceau m’a rappelé Christian Woman de Type O’Negative. Peut être parce que les deux groupes ont The Cure comme dénominateur commun. Mais aussi cette capacité d’adjoindre des influences très diverses à une forte dose de personnalité. Peut être qu’aussi cette voix grave, chaude, m’a parfois fait penser au regretté Peter Steele. Bon j’avoue que le parallèle est lointain, mais l’atmosphère est parfois proche, tout comme l’inspiration 80’s. Et je me répète, c’est cette aptitude à créer, à apporter une nouveauté tout en rendant des hommages qui m’a majoritairement inspiré ce parallèle, plus que le style. Si je veux tenter de définir Mechanism For People, ça risque de finir comme une liste de tags sur soundcloud. Nous avons donc une belle alchimie d’indie rock, post/rock, shoegaze, dreampop, électro, dark cold wave...c’est déjà pas mal non ? Et surtout ça marche ensemble, car au lieu d’une simple addition nous avons affaire à une subtile et mature rencontre. Chaque morceau a une identité. Preuve avec "when it’s over" qui est un des plus représentatifs de la singularité du duo, mêlant complexité de l’arrangement, frontières des genres, mélodie accrocheuse et contagieuse que vous reprendrez en chœur avec eux. Un beau morceau, enchanteur et aérien. "Rotten the core" met plus l’accent sur l’électro, pour un résultat presque oppressant, sorte de "On the run" accélérée et noircie alors que "The rising of sap" revient vers une certaine beauté, avec une tension latente. De magnifiques envolées de guitare et vocales ponctuent ce titre intense. "Agony" sonne plus cold wave, et développe un vrai labyrinthe harmonique. D’une grâce totale, le titre prend un virage très ouvert vers 5mn30. Moment de bonheur absolu. J’ai voulu éviter de parler d’influences, car ça reviendrai au même exercice que de les définir. On pourra tout de même penser à And Also The Trees, pour la voix du chanteur et l’impression mélancolique qui se dégage de certains titres. The Cure, My Bloody Valentine...et d’autres, mais je suis sûr qu’on finirait par leurs trouver des influences qu’ils n’ont pas, tant leur musique est large d’esprit, d’où mon parallèle précédent... "Prodigy" apporte encore une touche différente avec son entrée piano limite jazzy, puis une ligne de chant fragile sur une belle mélodie, agrémentée par quelques bruits étranges alors que "Go feral" relance le tout dans un tourbillon sonore, dans une sorte de violence électronique. Parfois les voix semblent à la limite de la rupture, appuyant plus profondément l’humanité qu’apporte le chant. "Down" étonne, proposant un genre de "slam sidérurgique", en français, tandis que "The red dress" remet une couche de beauté avec une superposition vocale magnifique (quelles mélodies !), tout comme "Pictures of Algeria" qui clôture l’album par les voix survolant tout en fragilité un fond électronique quasi-cosmique, nous montrant le chemin de ces étoiles qu’on croit bien pouvoir toucher. Dans cet album, on peut distinguer trois éléments : les sons d’origine électronique, machiniques, les voix pour l’humain, et les guitares faisant la liaison, comme instrument électrique en symbiose avec l’humain. Le nom Mechanism for people semble y prendre encore un autre sens. Never reach the stars est un album hybride et cosmique, à forte personnalité qui pourra rassembler, car beaucoup y trouveront leur compte tant la disparité de l’approche est importante, sans jamais donner l’impression de piocher partout à l’aveugle. C’est très cohérent dans la diversité. Mechanism For People se permet tout, et réussit à nous promener sans jamais nous perdre.

Barclau




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