Trépigner d’impatience,n’en plus pouvoir d’attendre...Voila ce qui me trottait dans la tête...
Deux Dates en forme de fixette,le 06 et le 10 mai 2013.
Le 06 mai car sortait ce jour-là le triple album de Mendelson 6 ans après un magistral "Personne ne le fera pour nous".
Le 10 mai car La Carène,salle des musiques actuelles à Brest à la programmation souvent défricheuse proposait une affiche marquée sousle sceau du Label "Ici et d’ailleurs" mais aussi celui de l’excellence.
Excusez du peu,Matt Elliott et Mendelson pour leur premier concert inaugural suite à la sortie de l’album.
Ce sont deux écoles d’une certaine sublimation du désespoir. Une certaine idée d’un désespoir romantique au sens littéraire chez Matt Elliott et du côté de Pascal Bouaziz,celle du quotidien,du citadin et du maintenant.
Matt Elliott arrive sur scène,s’assied,lance sa guitare et nous fera un set magistral mais court,fait de loops,de sifflements avec aussi une reprise improbable de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra, Bang Bang. Pour l’essentiel,l’ex Third Eye Foundation jouera le dernier album,The Broken Man.
Hors scène, il nous confirmera la sortie d’un album déjà mixé à paraître en octobre ou novembre prochain,album sur lequel je reviendrai à sa sortie...
"Tu crois que tu te souviens de moi Ca fait longtemps que je ne suis pas venu"
C’est ainsi que Pascal Bouaziz ouvre le morceau "Les heures",ce fameux morceau de 54 minutes qu a déjà fait couler pas mal d’encre numérique. Je savais peu de choses de cet album avant le concert,peu de choses hormis ce voyage éprouvant que forme "Les heures" et ces rumeurs d’énorme album.
J’arrivais donc presque vierge d’informations... Prêt à découvrir à la source cette œuvre.
Je ne pourrai pas chroniquer ce monument qu’est ce triple album,d’autres en ces pages l’ont déjà fait mieux que moi et de toute façon,je ne l’ai pas encore digéré comme "L’imprudence" de vous savez qui ou encore Remué. Je sais juste que cet album et ce concert resteront en moi comme des moments forts on l’on a conscience de participer à quelque chose d’important, de vital !
C’est dans une semi-pénombre parfois monochromisée par des visuels discrets que l’on retrouve sur l’album que s’installe cette ambiance... Trés vite,on tombe dans une torpeur attentive, pas de ces torpeurs synonymes d’ennui mais plutôt de celles qui marquent l’anticipation du coup reçu et des coups on en prendra...
Mendelson se montre concentré,on les sent concernés,parfois oui il y a quelques hésitations mais qui augmentent un certain sentiment d’urgence. On a le sentiment de vivre une expérience,un événement. Un événement qui marque les esprits et les corps.
Le public se clairsème à force de coups infligés et ceux malgré les merci de Pascal Bouaziz comme des "excusez-moi de vous mettre face à ces vérités que l’on cache habituellement". Ces vérités frontales murmurées comme l’aveu d’une souffrance hésitante.
Avec Mendelson, il n’y aura pas les rituels habituels des concerts. Il y aura juste ce désespoir,cette radicalité.
"Et tu te sens si triste et si vide
si atrocement banal
que tu aimerais faire atrocement mal
à n’importe qui là au hasard
rien que pour te sentir vivre
vivre et souffrir avec lui
Etre quelque chose pour quelqu’un
Même être le pire
Avoir enfin prise sur une vie
Une autre vie que la tienne"
Petit à petit, le public devient silhouettes immobiles sans substance,ombres aquatiques qui ne sont que le reflet d’une angoisse scandée et sublimée,des formes frémissantes et fragiles comme groggy, épuisées, K.O mais heureuses...
"Tu es toujours quand même au théâtre
à t’admirer de détester de toutes tes forces
sans public dans cette salle
ta chambre déserte
tu aimerais tellement édifier
l’idée que les autres devraient
se faire de toi-même
et si tu grimpes si souvent sur ta croix
C’est seulement encore dans
l’espoir qu’on t’y voit
C’est seulement pour qu’on t’admire
Encore à chaque fois
...
Relève-toi maintenant tu encombres le passage"