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Lorsqu’on tombe sur une pochette à l’instar de celle illustrant le premier EP d’Apache Tears, pas d’hésitation : on fonce et on écoute. Tout de même : qui est donc cette femme nue, coiffée d’un motif indien et s’agrippant charnellement à un joli cheval blanc ? Acte provocateur ? Absolument pas. Car cette pochette ressemble aux sept titres de « Barricades » : rock chamanique qui cherche à dompter les éléments (comme un Neil Young qui aurait beaucoup écouté Maxïmo Park), musique à nue malgré les trombes d’électricité qui figent littéralement l’auditeur dans une posture inquiète, les compositions de ce quintette issu du West Yorkshire (anciennement connu en tant que Far From The Dance) sont tout aussi séduisantes (dans le sens érotique du terme) qu’effrayantes. Effrayantes car Apache Tears frôle souvent le groupe de stade, l’envolée FM qui ne vient pourtant heureusement jamais. On ne cite pas Neil Young (with Crazy Horse, of course) au hasard : le son est énorme, les grattes flanquent des torgnoles et semblent à la poursuite d’un nouveau wall of sound.

Mais, incontestablement, il y a, en sept titres ouragans, la certitude d’un groupe prêt à conquérir le monde. Comme Neil Young donc (celui de « Arc/Weld » et « Mirror Ball »), mais également Nirvana ou les Arctic Monkeys produits par Josh Homme, Apache Tears maitrise parfaitement la délicate démarcation séparant un groupe rustaud d’une bande de musiciens acceptant de lâcher prise, de se laisser aller à des envolées électriques n’ayant rien de démonstratives.

Gros groupe de rock réussissant (malgré l’ampleur du son et les refrains monstrueusement héroïques) à toujours entretenir une connivence et une certaine intimité avec l’auditeur, Apache Tears possède également un aspect canaille, urbain, limite hooligan parfois. Est-ce lié à un séjour à Manchester (pour l’enregistrement) ou à la voix volontaire, assurée et dominatrice d’Alec Townsend (qui peut également tendre vers le velours – comme sur le subtil « Bear Trap », qui évoque le R.E.M. de « Monster ») ? Toujours est-il que cette facette proche du documentaire réaliste permet à Apache Tears, un peu comme Oasis à leurs débuts (que l’on aime ou pas les compositions circa Noel Gallagher), de prétendre satisfaire aussi bien l’adolescent en quête de modèles rock-stars que le quidam (ou le musicien en dèche) claquant son RSA en clopes et en alcool… Voici donc un groupe populaire, et qui veut l’être !




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