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Dolly Matic, c’est Christophe Descamps-Treguer, je ne dévoile aucune vérité capable de détruire un super-héro fort de son anonymat, c’est simplement que Dolly Matic c’est tout à fait Christophe, sa face même pas cachée de sa lune, son sosie dans un studio encastré, son clone répliquant, celui qui, bien qu’étant robot, est bien plus humain dans sa vision du monde que certains d’entre nous.

Dolly Matic est Christophe dans tous ses sons, dans tous ses instruments, dans toutes ses manières de conter, de raconter, dans ses petits journaux intimes spontanés. Dolly Matic c’est l’explosion d’un musicien, musicien touche a tout, touché par tout, les beaux chaos de Marquis de Sade et leur manière de parler les mélodies, les extrêmes plaisirs de perfection de Martin L. Gore, les touches de cette chanson française que tant d’autres ont blessé, et puis les grandiloquences, lueurs et ombres, des génies électroniques de décades passées, mais tant avancées encore de nos jours, et cette volonté très british que la voix soit un instrument au même niveau que tous les autres, ni plus ni moins, avec ses effets plus ou moins effectifs, mais sacrément désirés, Dolly Matic c’est l’ implosion de Christophe, une recherche intérieure qui lui a pris deux ans parce qu’il est conscient d’avoir un trésor caché en lui, parce que la musique est racine et cime de sa vie, il l’enseigne, il la montre, il l’apprends, il la tord, il la rend sublime, il la poétise. Intérieur de lui, sons-sentiments, arpèges-sensations, paroles-émotions, et des milliers de paysages intimes le long des chansons de ce disque, a chacune d’elle un travail différent, un point de vue distinct, une autre histoire.

Bien sur le tout est pour certain trop électronique, et puis on entendra ces « mon dieu, encore un groupe comme milles autres » siffler sur nos têtes, alors pourquoi Dolly ? Parce que c’est personnel, parce que c’est un effort d’en dedans d’un, pas une galette pour faire plaisir, pas de la musique pour les masses aux portes-monnaies bien remplis (« Lady Dark » est un troublant plaisir qui ne s’achète pas avec de l’argent, mais avec un gout certain pour l’ouïe fine).

Le mot pour Dolly, celui qui définirait ce bon disque d’électro sensitive, celui qui lui donne un plus, ce mot n’est pas un mot, c’est un nom, un nom de personne intègre, dévouée a ces morceaux, sur d’exprimer du bout des mots et des touches exactement ce qu’il voulait provoquer. « En Face » est l’étrier qui nous permettra de monter sur cet étalon chimique, duo fin, sonorité belle, cristalline, facile d’accès (les autres titres sont plus vénéneux sans doute), la voix d’Ooti skulf et la sienne se marient comme un bon vin et la chair rouge, « Criyng guns and blue peaches » est un rock fuel, gazoline, lourd comme mercure jonché de paysages électriques, amalgame abstraite, l’emblème, l’oriflamme de ce disque, exactement ce que Christophe veut faire, l’alchimie parfaite (en mélangeant de tels musiciens comme M. Tessyer, JC. Normant, Yvan Guillevic ou encore Jicé Exertier, le résultat obtenue est bel et bien l’or). Enfin, sans renier des autres morceaux dans l’ensemble brillants, reste a parler d’un dernier titre, Ce « Bitter Beauty » aux sons brillants, chair de poule mélodique, serrure parfaite a l’écrin, harmonie merveilleuse, la sensation étrange que quelque chose de grand vient de nous traverser sans blessure, sans brulure, mais férocement inoubliable. Ce petit diamant pensé par Dolly Matic et polie par « Madame » Pascale Le Berre, ma chère et grande Pascale, est à la fois la plus belle manière de dire au revoir, et la plus belle manière de dire bonjour, on sera de retour bientôt. Laissez-vous un peu vous faire bousculer par la manière de chanter et l’art de jouer de Dolly Matic, et découvrez le super-héro Christophe, multi-instrumentaliste certainement, musicien a sang pour sang, et puis surtout, créateur absolu.




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