Vous les orphelins d’un Scott Walker période "Scott 4" qui ne comprenez rien à "Bitsch Botsch", d’un David Sylvian au format plus chanson, d’un Michel Legrand des années 60-70 flamboyantes, cet album est pour vous !!!
Des albums de chevet, ce sont des oeuvres jalons, constitutives... Tous les couples ont leur chanson, la chanson de leur histoire...
Il en va de même pour mon couple avec cet "Opiates" de Thomas Feiner édité en 2008 et son complément jumeau enrichi de 2008, "The Opiates Revised". Et ce "All That Numbs You" qui hante mes oreilles si souvent. Cet album, je ne l’ai pas en double mais en triple... La première version et la seconde édition en double, un exemplaire pour une écoute régulière et un autre de secours...
Mais revenons à cet album, "The Opiates". A l’époque de sa sortie, sévissait une école nordique qui se réclamait de Lee Hazlewood, Scott Walker, qui suivait un chemin initié par les Tindersticks. On pourrait citer les excellents Midnight Choir produits par Chris Eckman des Walkabouts et bien sûr Anywhen. ce fameux Anywhen mené par le suédois Thomas Feiner qui après deux albums de pop somme toute assez anecdotique signera ce chef d’oeuvre qui marquera également l’implosion du groupe.
Imaginez un groupe de troisième division qui demanderait à Pierre Boulez de diriger l’orchestre philharmonique de Varsovie et vous aurez une petite idée du pari culotté pris et tenu par la tête pensante du projet.
"The Opiates" est de ces musiques de nuit, des révélateurs de nos épuisements. Il suffit d’écouter "Dinah And The Beautiful Blue" ou "For Now" pour être littéralement submergé par la beauté vénéneuse de ces pièces doucereuses. Cet album mit deux années à être enfanté par un Thomas Feiner soucieux et obsédé de tous les détails. Malgré tout celà, cet album passa un peu inaperçu à l’époque de sa sortie dans une indifférence générale et ce malgré des critiques élogieuses et unanimes.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le travail du suédois, vous n’êtes pas pleinement conscient de la chance que vous avez. Ecoutez "Betty Caine" ou "Yonderhead" et vous comprendrez immédiatement.
Depuis la réédition de 2008, Thomas Feiner nous donne des nouvelles de loin en loin avec des morceaux à raison d’un par an et ce toujours plus beaux. Pour preuve, cet honneur que le suédois nous offre avec ce "Many Names" splendide d’un lyrisme à hauteur d’homme à retrouver sur le volume 30 de notre compilation ADA.
Ma compagne, pour qui "The Opiates" est son album de chevet, à vraiment bon goût... Bon en même temps, me direz-vous, c’est normal c’est MA compagne (Rires...)
Ajoutez cet "Opiates" envoûtant de Thomas Feiner à vos albums de chevet et vous en serez plus heureux !!!