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Du single malt, des pâtes à la carbonara, prêt pour retrouver Lee Ranaldo et les poussières. Les poussières, et quelles poussières : Steve Shelley à la batterie - je ne l’ai pas vu sur scène depuis une petite dizaine d’années, la dernière fois c’était à la Route du Rock - Alan Licht à la guitare - que je ne connaissais pas, il a joué avec Will Oldham, Jim O’rourke, Loren MazzaCane Connors... – et Tim Lüntzel à la basse, inconnu de moi aussi, il a joué entre autres dans Guaranteed Swahili.

Le hall de Barbey est bien vide, la salle pas très remplie... étonnant.

C’est bien, on peut s’approcher de la scène.

J’ai pas trop écouté l’album avant de voir ce concert.

Les morceaux me semble bien plus noisy que le peu que j’ai entendu en studio.

Un peu plus rapides aussi peut-être.

Lee est en pleine forme, à l’aise, décontracté...

En même temps ça fait 30 ans qu’il tourne !

Ces camarades. Steve, une de mes grosses influences à la batterie avec Dave Grohl, John Bonham et Nick Mason. Il fait des choses d’une simplicité mais avec une telle énergie et une telle mise en place ! Je l’imagine très influencé lui-même par les batteurs Kraut tel que Klaus et Thomas Dinger (Neu !) ou Werner Diermaier (Faust) mais aussi peut-être les batteries pop anglaise 60’s. Tim Lüntzel fait la basse, il la fait bien. Rien de spécial à dire sur lui. Il assure.

Alan Licht quant à lui est, d’après mon ami John, un très bon guitariste. A la fin du concert je lui est demandé (à Licht) quel accordage il utilisait, il m’a répondu « standard tunning ». John à fait « ah ouais ! ». Licht joue sur une espèce de guitare de luthier, un truc moche à mon avis. Lee change de gratte à chaque morceau. Des rouges, des blanches, nacrées, pas nacrées, Fender, pas Fender, Ibanez, la même moche que Licht, noire, bleue anthracite, Telecaster, Jazzmaster avec un mec qui les bichonne sur le côté de la scène, il les ré-accorde. J’avais vu ça pour la première fois lors d’un concert de Sonic Youth, un gars pendant tout le concert qui tourne des clés d’accordage.

Lee a vraiment une super voix, un timbre particulier qu’on reconnaît à la seconde. Avec deux membres de Sonic Youth sur scène, on arrive quand même par moment à se croire à un concert de Sonic Youth. Mais en fait c’est juste que chaque membre de feu SY a une telle personnalité qu’on les identifiait déjà à l’intérieur du groupe. Je ne panse pas que Body/Head ressemble à Sonic Youth, que Chelsea Light Moving ressemble à Sonic Youth, que les Dust ressemblent à Sonic Youth.

C’est la personnalité de chacun qui était identifiable au sein de SY. Le jeu de batterie de Steve Shelley, le timbre de voix, les bidouillages et les mélodies de guitare de Lee Ranaldo, les riffs et la voix de kid de Thurston Moore, le chant si particulier de Kim Gordon. Chaque élément était identifiable au sein de SY et est maintenant révélé dans les nouveaux projets, les diverse participations de chacun des membres.

Beaucoup de complicité entre les musiciens qui se regardent, se sourient, se font des signes, des appels. Un groupe quoi. Comme le dis Lee, comparé aux chansons de son album précédent, la notion de groupe à prévalue dès la composition des chansons du dernier album. D’où le rajout de « & The Dust ». C’est un vrai groupe.

Ces mecs sont vraiment très accessibles, aimables polis, bien élevés, ils sont dans le hall juste après le concert, près de la table de merchandising pour tenir compagnie au pauvre gars qui a passé sa soirée là et surtout pour discuter, se faire prendre en photo, dédicacer des disques, des t-shirts. Ils sourient. Et là encore y’a pas grand monde. A croire qu’ils ne font plus rêver les kids que nous étions il y a 15/20 ans. A moins que seul le nom de Sonic Youth permette de remuer les foules.

Chaque membre du groupe, individuellement, n’est plus Sonic Youth et Sonic Youth n’est plus de toute façon.

Photos du concert :

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