N’allez pas chercher une liaison quelconque avec le A de Dominique, le pape (à ses dépends ?) de la chanson d’ici. Non Le A est une référence à la série de BDs de Fred « Philémon » (merci la feuille de presse). Le A nous arrive de la belle B, de Bordeaux, la plus belle, la plus bipolaire. C’est là, avec un système D que ce groupe presque exclusivement féminin signe un premier EP « Insein ». La fin des mots sera plein de E, et là le chroniqueur décide d’arrêter avec ce jeu stupide qui consiste à faire l’alphabet tout au long de la chronique de ce EP. Car dans le fond il y a plus à faire que de jouer à un jeu débile. Car « Inseln » est juste une tuerie magistrale pour les fans de musique indépendante des années 90. J’ai toujours le frisson à l’écoute de « Le Bus », l’impression de croiser une nouvelle Tanya Donelly.
Se jouant de sa propre tension en la menant dans un endroit embrumé, Le A ressuscite des vieux fantômes qui avaient l’habitude de se présenter à nous sans jamais montrer leur visage, regardant leurs chaussures tout en exprimant une forme de désordre par le son. Subtilement émouvantes ces chansons s’écoutent fort et ne souffrent que d’une chose, de ne pas prendre le pli du sublime « Storm », de chatouiller plus encore la langue d’ici, celle de Monsieur A.
Totalement envoutant ce EP est peut être une des alternatives les plus implacables à une musique qui se regarde trop souvent le nombril ou se touche trop la lettre qui suivra le P en devançant le R, qui ne sait pas que l’autosatisfaction n’est que le germe de sa propre fin. J’avais perdu mes mots, j’avais oublié les lettres, mais voilà enfin le temps de ne plus garder pour soit ce disque qui comme une lettre d’une amoureuse se termine avec des X à n’en plus finir. Gros coup de cœur qui donne l’envie de faire encore un bout de chemin.