Un cowboy couvert de plumes colorées faisant la course avec lui-même dans un désert aride, sous un soleil de plomb, en apesanteur sur son cheval doré, à même la peau. Voilà ce que nous offrent comme introduction ces deux frères et soeurs. Ils trimballent une simplicité déconcertante dans leurs compositions et nous font parcourir l’ouest américain telle une chevauchée dans les âmes, telle une course qui ne s’arrête pas. Day of May plante le décor et nous embarque instantanément dans leur monde sauvage. Desire nous enfonce un peu plus dans leur rêve éveillé. Leurs deux voix nous parlent avec une fragilité palpable. On se laisse charmer par des passages approximatifs qui dévoilent une jeunesse certaine mais ne nous préparent pas à ce moment où les guitares nous pètent à la gueule et là tout à coup on se croit à un concert des Sonic Youth ! Un premier album très prometteur qui mélange un tas d’influences connues et moins connues, allant de Peter Kernel, en passant par Wu Lyf ou même Shellac (Elephant Love), surfant sur la vague noïse et underground des années 90, tout en gardant leur identité. Ropoporose, soit Pauline et Romain, deux frères et soeurs ultra-inspirés par la vie, c’est comme la rosée du matin, fraîche et insaisissable. A suivre absolument !