Si le post rock semble en fin de parcours pour certains d’autres essayent d’insuffler un nouvel air dans ce genre dont on ne sait rien finalement. Les dirty three ressemblent a groupe folklorique américain mélangeant country et chose assez inhabituelle un rock instrumental forcément mélancolique. Un calexico sans le chant, en quelque sorte. Et ce she has no strings apollo ne déroge pas à la lettre, et c’est même un très bon disque. Fait de pleurs de violons, d’arpéges souffrant, de rythmes déconstruits, ce disque respire la beauté. Le violon fil directeur de ce groupe atypique, un violon dont on a l’impression qu’il est joué en slide et avec de la distorsion... c’est assez déconcertant au début. Mais le groupe nous livre de superbes mélodies, comme sur she has no strings ou le ton augmente sur la fin, une bonne vieille balade post rockienne sur long way to go with no punch... Toujours est il que dirty three, vient conquérir un territoire que personne n’avait osé aller. Une terre qui sent les pionniers, les désillusions d’un continent en décrépitude. On sent à la fois sur ce disque les racines d’une nation, et ses évolutions néfastes, un mal de vivre exprimé par cette mélancolie tangente sur presque tout le disque. Un très bon disque pour tous les amoureux de mélancolie. En vous remerciant.