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Derrière Rach Three et le sublime artwork qui orne ce premier LP , se trouve en fait Gregory Marie, déjà croisé derrière la guitare de Hold your Horses et en novembre dernier derrière les platines du DJ Set du toujours indispensable festival BBMIx.

Dans les deux cas, la voix de Grégory Marie était restée une inconnue. Cette voix, par son timbre particulier et sa capacité à varier les intensités et les émotions tout au long de Sin Armor, en constitue pourtant, une des lignes de force.

The Stars, qui ouvre le disque dans une tension sourde de claviers, de guitare et de clarinette, sur laquelle le chant retranscrit avec intensité un texte beau et troublant que les arrangements (violoncelle, scie musicale) subliment un peu plus.

Le Plongeon, plus apaisé en surface (guitare sèche, arrangements de cordes aériens) marque le passage des compositions au français sur un texte introspectif, au contraste plus sombre entre espoir et doute persistant auquel le violoncelle donne toute son ampleur.

(…) Si je plonge, au fond, de ta mémoire

que me donneras-tu à voir ?

Un regard fuyant

dans la lumière du soir

ou mon souffle qui plonge

au fond

de ton regard

Ou juste un regard fuyant

dans la lumière du soir (…)

Sin Armor, qui donne son titre à l’album, porté par un chant exalté, presque frénétique et des compositions musicales entre inquiétude initiale et conclusion lumineuse est un autre exemple réussi du voyage intérieur contrasté et fascinant que propose Gregory Marie au centre de nos tensions émotives : réalisme et onirisme d’un part, doute et espoir de l’autre.

Tu sembles ancre encore un plus la tension par ses affinités avec les bande-originales de John Carpenter avant que Further North ne vienne faire culminer l’intensité avec un morceau épique de ceux qui vous immobilisent instantanément, le cœur serré et les larmes au bord des yeux.

Rach Three’s lament offre ensuite un sas faussement apaisé et hautement obsessionnelle vers le sublime Memory, troisième pic d’intensité du disque avant de conclure sur un conte confortant et bienveillant pour nous apaiser au moment de tirer le rideau sur un disque qui, malgré une sortie coincée entre le tsunami des sorties du 1er avril et la grande foire du Disquaire Days, mérite mille fois de s’y plonger, sans retenue, et armure.

NB : Rach Three sera à l’affiche des essentiels showcase du jeudi aux Balades Sonores (Paris) le 14 avril à 19h30. A ne pas manquer si vous êtes dans les parages !




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