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Ne tournons pas autour du pot. N’essayons pas avec une obstination veine, de ne pas référencer ce disque. De par ses origines géographiques et surtout de sa couleur musicale, Foreign Diplomats sont des dignes rejetons d’Arcade Fire, et le titre présent sur notre compilation n’échappera pas à cette référence.

Après avoir posé cela, il y a deux façons d’appréhender le disque. Soit en jouant au jeu des ressemblances qui aboutira au jeu des sept erreurs et plongera le disque dans le fut acide d’une chronique acerbe. Au final un jeu de déconstruction vain. Soit prendre le disque comme il est, passant outre les points de ressemblance pour prendre ce qui ne doit jamais nous échapper quand nous écoutons de la musique, le plaisir. Et le plaisir est là, dépassant même la dose légale par jour, si nous ne voulons pas connaitre une descente vertigineuse les jours normaux.

Dans un style différent je rapproche beauoucp ce disque de celui de Hjaltalin, le superbe « Enter 4 ». Déjà pour les pochettes et cette façon bien à eux de revisiter les mythes de nos histoires médiévales, de nos traditions des princesses. Ensuite et surtout pour cette façon décomplexée de jouer une musique, une forme de quête presque héroïque, avançant fleurs aux instruments, les poumons gonflés à bloc, un gros coeur pour donner du souffle à tous les morceaux. Sans jamais chercher une forme de perfection, le groupe ne s’obstine jamais et prend des chemins de traverse, empreinte des routes escarpées, pose son sac sur le sol pour regarder le ciel et les nuages. Rock, jazzy, folk, dansant, tout à la fois, dépourvue d’ancre, le bateau de foreign diplomats navigue, bataillant contre les éléments, profitant de la ligne d’horizon sur une mer d’huile s’échouant parfois, reconstruisant aussitôt une embarcation pour repartir Il y a dans l’ADN de ce disque une forme d’acception de l’échec donnant aux réussites une forme de normalité. Les tubes potentiels ne se cachent pas, ils s’imposent, mais nous laissent le temps de continuer de les apprécier.

Les jeunes Québécois séduisent et amènent une bourrasque de fraicheur qui pourrait bien mettre tout le monde d’accord. Long en maturation (le groupe est fondé en 2010 et sort « Princess Flash » en 2015, pour une sortie en Européenne cette année). Héritier tout en étant indiscipliné (pas de Beni Oui Oui appliqué et trop respectueux, le groupe mélange diverses mouvances indie/pop et electro/funk pour leur et notre plus grand plaisir. Sonnez trompettes.




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