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Polyandres a un sens de l’hospitalité bien particulier. Cachant parfaitement un humour certainement involontaire, le groupe ouvre ce EP avec un titre du nom de « Motorcycle ». Pour ce titre nous chevauchons notre bolide à deux roues, nous passons des vitesses rapidement, et nous voilà à avancer sur une roue, celle du "Sunday Bloody Sunday" de la bande à The Edge, à une vitesse minimale, pour ensuite nous mettre sur la roue arrière, celle du "Remué" (Exit) de Dominique A, pour au final nous faire déraper dans un univers pas dénué d’onirisme et de lyrisme, mais sachant se faire économe des effets pour mieux nous faire vibrer.

Polyandres à un sens aigu de la décoration. Il sait mettre l’objet qui fera mouche même dans un décor somme toute bien commun. Dans la musique nous parlons souvent de gimmick, du petit son placé là comme il faut à la manière d’un Manu Chao, d’un Aphex Twin ou d’un Mark Hollis dans les débuts de Talk Talk où un simple O placé entre deux couplets. Cela faisait l’effet d’une bombe pour des oreilles voulant se faire exploser par un moment presque magique. Polyandres sait donc placer des objets sur ses mélodies. Oui je dis ses, car les chansons de Polyandres sont construites sur des accroches multiples qui nous feront revenir dans ses chansons sans jamais vivre véritablement la même expérience. « Lack of Faith » et « This is Not an Event » sont en cela des exemples remarquables de chansons dont vous n’aurez pas fini de faire le tour, comme sur un manège muni d’une multitude de pompons à attraper.

Il faudra assurément suivre ce groupe lillois, et pas qu’en moto. Il pourrait sagement, mais surement prendre les reines d’une scène qui construit des chansons comme des petits palais aux visions changeantes.




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