Une habitude largement rendue célèbre par l’industrie cinématographique (mais pas autant que le coup de couteau), chanter sous la douche, serait en passe de tomber en désuétude par la nouvelle pratique de l’imitation de sonnerie de téléphone portable. Serait-ce la facilité de nos congénères à retenir trois bruits combinés, la perte déjà d’une partie des neurones sous le coup de ces micro-ondes mobiles, ou tout simplement l’absence de nouvelle ritournelle à siffler sous l’eau. Mon expérience se limitant à il pleut les bras m’en tombent ou à un sometimes de James paradant comme Tim Booth dans le clip, mes douches sont elles aussi devenues tristounettes et seulement (et c’est déjà pas mal). Avec Gravy mes douches sont aussi toniques que le zest avait pu révolutionner le réveil du matin et le cancer de la peau. On imagine aisément shaun ryder se frotter à ces chansons faussement écrasées (Shine On Me) par une chaleur de plomb (et pourtant !!). On se pince même pour ne pas croire à un Robert Smith abandonnant les ombres du Cure (party in mens room, bored and lazy) pour les joies de la pop ludique. Derrière ces chansons qui se ressemblent toutes un peu (la cohésion a-t-elle un prix) Gravy dégage une jubilation, un bonheur de jouer que seul le sourire n’a d’égal. Ce disque nous ramène à cette époque ou les Family Cat suivaient les Inspiral Carpets dans la même semaine, l’époque ou James s’amusait avec Adventure Babies, l’époque ou les douches étaient joyeuses, l’époque où Behind The Walls serait devenue un tube planétaire. Les temps ont rudement changés, charge à l’écoute de ce disque, qui se termine comme le meilleur de pavement (ocean and sun, remember me) de vous redonner l’envie de prendre des douches même communautaires et de vous donner de l’allant pour la journée. Gros coup de coeur.
Gerald de oliveira