Véritable auberge espagnole, le label Zero Egal Petit Intérieur s’offre comme 22e sortie le premier EP d’un groupe qui se forme, comme une histoire d’amour peut naitre un soir pendant un repas sans que cela n’ai traversé l’esprit des convives préalablement. Fruit de la scission de Sons of Frida, Helice Island est une pépite étonnante. Car la couveuse ne nous avait pas habitués jusqu’à présent à de la musique chantée (qui vous parle de pop….pas moi en tout les cas) et les pousses qui sortaient de croisement entre les groupes du label ne tentaient pas de s’immerger dans la matière orale, se contentant, et c’est déjà beaucoup, de nous faire voyager ou flipper.

Alors l’arrivée de « Helice island » est comme un germe hybride qui pourrait bien grandir plus vite que la nature ne le laisse normalement. D’une veine Slowcore (c’est la feuille de presse qui le dit) convoquant comme référence Low, le trio arrive à glisser des ramifications allant de Beirut ou Angil and the Hiddentracks (Queen of The River) à des supposées plus frontales, mais complètement ravagées de l’intérieur (la rythmique de « Anytime » morceau qui ouvre l’album pourrait vous donner des sueurs froides si vous n’êtes pas des amateurs du grand huit qui fini sa course dans la bouche d’un Lou Barlow gargantuesque).

Le trio sait installer une atmosphère inquiétante et entêtante (Over There), le violoncelle comme instrument de sorcellerie nous trainant, accompagnant un chant qui saura nous inquiéter tout en nous attirant.

A l’image du superbe collage de la pochette réalisée par Florence Grappin qui officie à la batterie hypnotisante ( « Back in The Room » est comme une incantation chamanique laissant les essences de la possession pour le dénuement) ce EP est un aliiage surprenant sans être novateur, mais dégageant une fraicheur bienfaitrice, l’apanage souvent de l’insularité. Comme une histoire d’amour qui commence.