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Le deuxième album de Camp Claude n’est pas du tout cette bombe euphorique vendue aujourd’hui par la grosse majorité des medias, mais reconnaissons à la compositrice et chanteuse Diane Sagnier un talent artisanal, un peu démodé mais touchant, pour une indie-pop assez malicieuse – à défaut d’être géniale.

Allons au principal : sur Double Dreaming, deux grandes chansons retiennent l’attention. Saving All Your Love, comme du The Drums érotisé qui chercherait à investir une piste de danse abandonnée. Et surtout Horses, meilleur titre de l’album, dans lequel la voix de Diane Sagnier redescend d’un cran, oublie Top of the Pops pour se rapprocher d’une Jennifer Charles . Sur le reste du disque, le trio assure le job. Mais il ne fait que cela. Bel objet sans fêlure. Très propre. Trop propre. Le souci du moindre détail asphyxie cette musique qui refuse de se lâcher. Musique safe. Dans une bulle loin du monde. Rien d’extérieur ne peut atteindre Camp Claude, mais rien ne nous atteint chez eux.

Il y a pourtant des promesses d’avenir dans ce deuxième essai, des choses qui font dire que Diane Sagnier pourrait s’imposer dans le paysage français. Elle chante magnifiquement, mais dans une séduction exagérément affichée. Trop de brio tue l’émotion. Idem au niveau des compositions : Camp Claude ferait mieux de privilégier l’instinct et l’urgence au lieu de peaufiner, peaufiner, jusqu’à dévitaliser les intentions originelles – 60% des titres de Double Dreaming aurait fière allure en mode acoustique.

Que Diane Sagnier s’inspire moins de Madonna, qu’elle abandonne son trip diva, et qu’elle corresponde intimement avec l’auditeur – elle en est capable.




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