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Ah, la musique, la musique cette grande inconnue qui se glisse vicieusement dans nos ouïe, capable d’y provoquer l’oubli ou l’éblouissement, l’ébahissement ou l’ennui, mais est incapable d’être frigide, stérile, anodine. La musique, surtout la bonne (placez ici celle qui vous sied) a des pouvoirs au-delà même des gigotements de reins et du déhanchement d’Elvis, au-delà du geste, la démarche de Jagger ou la inertie mécanique de Klaus Nomi, la musique touche, atteint, liquide spirituel qui ne laisse rien au sec, qui s’étend et inonde chaque recoin, ondes qui font frémir, vagues qui font sentir, la musique, messieurs dames, va jusqu’à l’âme. Fabien Guy, aka « Los ojos carnivoros » en est malade, dans le bon sens du terme, malade fou furieux, tant qu’il faut qu’il multiplie son personnage, qu’il adopte autant d’identités que de sonorités, à chaque recherche mélodique, son protagoniste. Je vous ai déjà parlé de « Courroux », son autre alias, côté électronique, face câblée, existe aussi dans cette boite crânienne mélomane « Liqueur brune », sans doute la face spirituelle de son travail, il est temps aujourd’hui de faire un tour dans ce crâne multipolaire, et découvrir « Los ojos carnivoros », le côté purement musical, fun, rock et juteux. Ce second Ep. de notre musicien et compositeur multi-facette a une saveur bien à lui, et divague avec rébellion entre le rock, le funk et une touche de psychédélisme qui épice le tout, une faille dans l’espace-temps qui mélange les euphoriques années 70 avec la nonchalance des 90’s, une osmose aigre-douce, tout en finesse, aimable et mouvante. On en a presque l’impression, en connaissant cet artiste caméléonesque et hyperactif, que c’est là qu’il se défoule. Si « Courroux » est le côté scientifique du monsieur et « Liqueur brune » son côté âme, « Los ojos carnivoros » est le cœur, son jardin d’enfance, son défouloir, et par là même, ses tiroirs intimes a influences, ici, tout style peut apparaitre, en quatre petits titres, plusieurs pans d’histoire sonores ont trouvé leur place. La base est clairement plus spontanée que dans les autres groupes de Fabien, une facilité américaine, un arrière gout californien, libre d’études trop poussées, virevoltant dans des instruments plus directs, il y a des Doors, des Eagles, des Pink floyd, et puis des Shadows et des Beatles, il y a des légèretés quasi latines où Hendrix a posé sa folie, un brouhaha musical parfaitement organisé qui nous emporte d’une époque a l’autre, d’été en hivers, de Woodstock au Wurlitzer du vieux bar, Hippies, garage band et grunge, en fait, la biographie résumé du rock . Cet Ep. des yeux carnivores est dès lors, la chair a canon du monsieur, son chaos intime, disons que c’est, en fait, le ventre de la bête (carnivore), les entrailles même de Fabien, là où il semble être totalement heureux, loin des expériences et des esprits, là où avant d’être trafiqueur, il est lui, avec ses ouïes d’enfances pour influences et ses ouïes d’adultes pour talent.




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