> Critiques > Labellisés



Désolé de vous spoiler direct, mais contrairement à ce qu’annonce le titre de l’album, le garage n’est pas vraiment mort. Il semble même plutôt bien se porter, quoi que sûrement un peu secoué par la déflagration de ce premier LP de Clavicule.

En effet, tous les ingrédients indispensables à une bonne tambouille garage sont bien là : à une solide base rock’n’roll, ajoutez une copieuse rasade de punk, une grosse louche de surf, une once de grunge, une pointe de métal, un nuage de rock psyché, une pincée d’épices orientales pour l’originalité et une bonne dose de "wouh !" bien placés. Assaisonnez le mélange avec une généreuse portion d’énergie brute et servez le tout sur une rythmique débridée, une basse implacable, deux guitares inspirées et déchainées, et un chant puissant et groovy.

La mixture est d’autant plus savoureuse qu’elle a été supervisée par le talentueux Dimitri Dupire à la patience légendaire, spécialiste des prises "live" et déjà connu pour des faits d’arme auprès de références du style (Jorge Bernstein & the pioupioufuckers, Skin A Buck...).

Les compositions de Garage Is Dead sont variées et complexes sans pour autant perdre de leur efficacité, alternant mur de distorsion/cymbales (Special trip et son punk binaire, affaire pliée en 2’30 chrono), cassures de rythme et passages pop (Wake up), breaks planants et montées en puissance maitrisées (Asshole, The Race, Jericho). Et ne vous fiez pas à l’intro de The Monkey en mode slow baveux aux réminiscences seattliennes, car si Clavicule sait ralentir le tempo, ce n’est que pour mieux l’accélérer (My Time). Reculer pour mieux sauter, sans pour autant risquer la fracture car le squelette est solide, il sait rebondir et surprendre en esquivant d’intempestives entorses aux style.

Et parce qu’il faut bien trouver quelque chose à redire, on reprochera une certaine redondance dans les lignes de voix ou les riffs de guitare, qui, si elle perd l’auditeur dans la tracklist, apporte malgré tout une certaine homogénéité à l’album.

La Bretagne confirme nos suspicions : elle reste une bonne nurserie garage et certains de ses rejetons les plus talentueux et turbulents ont déjà eu les honneurs de nos pages (Le Mamooth, Bikini Gorge, Les Blousons, Buck...). Clavicule s’inscrit dans cette lignée, mais que les ainés se méfient, le quatuor n’est pas là (que) pour déconner, il a fini de ronger son os, il a trouvé sa voie et saura se faire la place qu’il mérite. Par la force s’il le faut, quitte à péter quelques cloisons nasales. Quitte à luxer quelques clavicules.




 autres albums


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.