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Parmi les mots à éviter pour un titre d’album ou pour toutes œuvres passant par la moulinette de la critique, le mot massacre, quand il est seul, est en bonne place. Sauf que déjà, je ne suis pas critique (je donne juste mon avis, je partage.) et que cet opus d’Old Cartone est tout sauf un massacre, sauf peut être de nos nuits, si vous ne prenez pas garde à ne pas écouter le disque pendant la nuit dans votre chambre qui sous la charpente de votre maison s’accompagne de craquement sous les effets d’un vent même mineur. Pour ceux qui ne suivent pas, Jérôme Armandi c’est la tête pensante de Talisco. Mais alors me direz vous, pourquoi ne pas sortir ce disque sous le nom de Talisco. C’est que le musicien comme une hydre non-velléitaire, a plus d’un désir dans son sac, et que sous les notes peuvent se cacher des morceaux de pellicule, avec des scènes de films rêvés, dont l’action serait majoritairement à localiser sur le plateau d’un studio spécialisé dans le film à l’horreur latente. C’est que l’on souffre pas mal tout au long de ce disque, Jérôme infligeant à sa voix des traitements, donnant à celle-ci des caractère de souffrance ou d’épouvante. Le disque pour aussi théâtrale qu’il puisse être, assoit l’amour du son de ce réalisateur sonore (les interludes sont une réussite.), signant de sa signature sonore qui lui est propre. Et c’est tout le paradoxe de cette escapade, qui si elle s’éloigne de la pop plus « facile » de Talisco, reprend aussi à son compte certains tics (les chœurs en vapeurs, les coupures abruptes) les incorporants dans des structures très mouvantes (Sissor). Presque électro, loin du rock dans ce que ce style peut avoir de plus l’efficace, mais aussi redondant, toujours dans une chasse mélodique (Go Bye), Old Cartone est une plongée dans une Amérique d’avant la fin de guerre froide, le soleil toujours là pour nous éblouir ou nous griller (Melody) entre jouissance de l’instant présent et perversion de la facilité à jouer avec lui en le grimant. « Massacre » est un masque ou la réalité de Jérôme Armandi, en tous les cas, c’est une proposition aussi proche de la salle obscure que des rayons brûlants.




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