C’est de Rouen que nous arrive la pépite pop du moment. Membres du défunt Popping Hole que nous avions apprécié ici, les quatre membres sont devenues cinq (un clavier est venu grossir les troupes.) et se présente sous le nom de Paloma.

Avec ce premier album, le très solaire « Blueprints », Paloma semble faire la paix avec lui-même (normal pour une colombe) se jetant à corps perdu dans une forme de sacralisation de la pensée sentimentale, ayant dans le viseur des compagnons de route qui pourraient s’appeler Prefab Sprout. Si avec Popping Hole, on lorgnait vers une pop sucrée et illustratrice d’un possible Autin Powers, le quintet, c’est ici téléporté dans une pop anglaise qui irait des Smiths à Stereolab dans certaines génuflexions, avec un soin particulier et quasi-maniaque sur l’habillage (l’artwork, réalisé par Maxime Haudrechy membre du groupe, est à lui seul une démonstration de ce souci du détail pour s’éloigner de toute forme de laideur). « Blueprints », prend de l’épaisseur au fil des titres, et si l’entrée en matière pouvait nous faire craindre une forme de maniérisme ampoulé nous laissant les bras ballants, au fil des titres nos membres pourront s’adonner à une gymnastique traduisant le mouvement que les mélodies entraînent, et faisant de nos arabesques des passerelles pour cette petite boutique des sentiments.

On vous conseillera donc de prendre le disque comme une invitation, à une liberté, de profiter de ce courant d’air, ce vent porteur, pour vous laisser porter par des chansons (la suite en T « Time’s Flying » « Tears » « Tims to be Young » « The Phantom » « The Station » « Thanks » est bluffante.).

Soignant l’architecture de ses chansons et de l’album en son entier, Paloma réussi un coup de maître, jouant avec la mélancolie, les jeux de l’amour et du hasard, les affres de la vie. Pop libérée.