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Le titre de ce EP pouvait nous laisser à penser que les berlinois de The Somnambulist nous offraient pour Noël des inédits perdus des derniers albums. Depuis 2010, le groupe signé alors que le label d’Amaury Cambuzat, Acid Cobra Records, pensionnaire alors d’une de nos compilations (le Volume 20) creuse le même sillon (celui de Bowie est ici très soigné sur « Lowerin’ Sun »), avec une abnégation qui force le respect, car en plus de dix ans le trio composé de Marco Biancardi, Leon Griese et Paul Peuker ne s’est jamais éloigné de ses préceptes de départ (et quand il pense s’en éloigner, c’est pour nous chanter un « Not a Song for You » à la douce ironie.).

Sur ce premier EP d’une série de deux (le groupe ayant scindé en deux EP un album qui devait s’appeler « All Strain is Over »), on y retrouve la même oppression sur les routes de la liberté (The Freewheelers). Le sens de la narration (All Strain is Over) se servant des arrangements comme une partie prenante de l’histoire. Car avant d’être des musiciens The Somnambulist serait à rapprocher comme Nick Cave à des conteurs, et si possible d’histoires à dormir debout (Flowers from Where You Go) voir à ne plus dormir du tout (le flippant « Lametech ») .

Avec ce format que votre serviteur adore (je pense que « Beaster » de Sugar est un des plus grands disques de tous les temps) The Somnambulist frappe juste, donnant a sa musique une temporalité qui lui va bien, ne provoquant jamais l’effondrement, mais lézardant tout, sauf nos certitudes en une chose, qu’il est le facteur X pour lutter contre nos baisses de tension. De très bonnes graines.