The Beaches est la réunion des sœurs Jordan et Kylie Miller (respectivement au chant/basse et à la guitare) et leurs amies proches Eliza Enman-McDaniel (batterie) et Leandra Earl (aux claviers et à la guitare). Originaires du Canada, elles tirent leur nom d’un quartier de Toronto où elles grandirent. Dans le circuit depuis une dizaine d’années, ce gang n’est pas sans nous rappeler certains groupes des années 90, allant de Bikini Kill à Elastica ou Echobelly, même si chez ces deux derniers la junte masculine avait ses entrées.
Plébiscitées chez eux par des récompenses prestigieuses (les Juno Awards de la Canadian Academy of Recording Arts and Sciences) leur renommée a dépassé les frontières du Canada, leur permettant d’assurer les premiéres parties des Rolling Stones, des Foo Fighters ou encore d’Alanis Morissette, et d’être adoubé par sir Elton John qui verra en Late Show, leur premier album, le summum de l’année.
Blame My Ex, leur troisième album (après Late Show en 2017 et Sisters Not Twins (The Professional Lovers Albums) en 2022) , est un disque de rupture, non pas musical, mais composé suite à cette déchirure qui voit deux êtres ne plus vouloir regarder dans le même sens. Alors soyons honnêtes, c’est d’une efficacité redoutable, les power pop song s’enchaînent avec la régularité d’un train à grande vitesse japonais. Les refrains sont taillés comme le fuselage du concorde avant son crash non loin de Gonesse. Mais je reste comme un fan du cinéma de Godard devant le dernier film de Dany Boon, je suis circonspect, ne prenant plus à ces pièges savoureux (Edge of The Earth) qui pourtant sont des aimants beaucoup plus efficaces que ceux qui servent à rendre une porte de douche étanche. Cela fera l’affaire le temps d’une ballade en décapotable, entre deux bars, le temps de s’encanailler avec ces tubes pour une FM supportable (Imaginez Cure joué à 200 à l’heure avec un batteur priapique (Cigarette)) quand la brise engendrée par des chevaux aux galops, fouette notre nuque. Les histoires d’amour finissent mal.