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Le label Prohibited Records, fondé en 1995 par les frères Laureau, chevilles ouvrières de l’un des meilleurs groupes français de l’époque (Prohibition – à ranger à côté des excellents Purr, Drive Blind et autres Portobello Bones), est intimement lié à l’époque (magique) où j’étais abonné à Abus Dangereux, fanzine de référence pour les puristes de noise, de punk, de garage, de hard-core et autres joyeusetés bruitistes expérimentales. Tandis que suintaient dans les oreilles de mes camarades semi-sourds nourris aux Inrocks et à Magic l’ignoble brit-pop, le trip-hop ou la french touch, je disposais d’un refuge sonore de qualité, alimenté par des compilations CD toujours pertinentes. C’est donc avec un plaisir évident que, deux ans après un Debut Album chroniqué en ces pages, je me plonge dans le nouvel album de Pacôme Genty (Erevan Tusk), cet Hestia inspiré par la mythologie grecque (déesse du feu, elle est la fille de Cronos et de Rhéa) et dont les huit compositions bariolées, entre folk baroque, jazz lounge, bossa nova désarticulée et electronica minimaliste, évoquent Arthur Russell tout autant qu’une Albion sixties réverbérée, à bout de souffle, bedroom, dub et acidulée, quiète d’une inquiétude feutrée, groovy folk mais jamais endormie. Écouter Hestia revient à camper avec (feu) Daniel Johnston aux abords de la fameuse zone 51 - mini tube déglingué que Discussion / Marche, well done. Le chant blasé et néanmoins habité de Pacôme Genty porte des chansons sans fard ni effets de manche, même si le décalage est de rigueur, comme sur Mon Cher. Mélodie, mélodie avec chœurs, mais mélodie fracassée, quand bien même Extérieur tutoie un apaisé Arcade Fire. La suite de l’album – bleu au sens délié et jazzy du terme – est éminent attachante, entre circonvolutions apaisées et musicalité bienvenue, jusqu’au conclusif Modestie, rien à jeter, rien à retrancher.




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