Ailleurs Higher chantait Aloïse Sauvage (vous savépacéki ? Le Parisien : « L’aplomb, la diction et le sens du refrain gagnant de Diam’s, la poésie et la liberté de Christine and the Queens, l’afro-trap du rappeur MHD, la voix auto-tunée de PNL (…) » – no comment). Higher Ailleurs, répondent le duo electronica Mont Analogue (soit Ben Lupus et Alex Van Pelt from Coming Soon), qui tire son nom d’un album de John Zorn (Mount Analogue – 2012) lui-même inspiré par le roman Mont Analogue de René Daumal (pas lu, pas pris), et l’éclectique guitariste improvisateur Jean-François Pauvros, franc-tireur de la free music riche de décennies de rencontres, de projets (dont la composition de musique de film) et de collaborations (pêle-mêle : Jac Berrocal, Arto Lindsay, David Holmes, Rhys Chatham et Noël Akchoté). Au programme de cet aventureux Higher Ailleurs, qui formalise une amitié longue de dix ans entre les trois artistes, trente minutes de space trip intergénérationnel, mariage réussi de l’organique (les guitares électriques élaborant de savants et néanmoins fugaces motifs harmoniques ; la voix éraillée sur Epistola) et du synthétique, à l’instar des beats feutrés de l’envoûtant Ailleurs ou des sonorités anguleuses de Jusqu’au Bout. Synthétique, mais jamais artificiel, tant Mont Analogue sait réchauffer les machines qu’il utilise, et magnifié par les guitares de JF Pauvros, Higher Ailleurs permettra à l’auditeur voyageur d’atteindre un état psychédélique de quasi-minéralité – même pas besoin de champignons hallucinogènes, fermez les yeux, c’est parti.