Tom Verlaine. Ce prénom et ce nom, il ne m’en fallait pas plus pour m’attarder sur le nouvel album de l’Homme Bleu. Deux après le Bal Des Crocodiles, Dark Matter qui sort sur Teenage Kicks Production (en lice pour le meilleur nom de label du monde) est baigné dans la big apple (référence so 80’s), pouvant se targuer de compter à ses côtés une icône underground pour deux titres. Certainement fan de Television, l’ex Blue Valentines, Nazim Mokhnachi, aura tout au long de ces quarante ans de carrière, su ne jamais s’éloigner de ses influences indie rock, parvenant avec une rare maestria à lui adjoindre une certaine idée de la chanson française. Dark Matter est totalement en anglais, mais cette fusion est évidente, une collision entre deux mondes sur l’asphalte d’une rue new-yorkaise entre le CBGB rêvé et Murray street, tout en Introspection, questions existentielles, relations humaines, temps qui passe et errance, s’autorisant des touches électro comme pour ne pas tomber dans une nostalgie trop passive et passéiste. Capable de fulgurance pop implacable, attachante et porteuse que quelque chose de grand sans écraser des velléités mélodiques (Old Time Religion), Nazim produit avec Dark Matter un album certes nostalgique (This Mortal Bed lorgne vers le Talk Talk de It’s My Life) mais animé par cette idée qu’il faut, tel un alchimiste, prendre une matière et l’utiliser pour participer et voir l’avenir. Friction on earth.