Remarqué en ces pages avec Reflet (« Un voyage épatant, et même grisant ») et revendiquant les influences de Philip Glass, BadBadNotGood et GoGo Penguin, le duo formé en 2016 à Tournai par le pianiste Antoine Flipo et le batteur Martin Grégoire – depuis rejoint par l’excellent bassiste Issam Labbene – nous revient avec un troisième opus enregistré entre Drôme et Bruxelles, sur lequel des invités tels que Arthur Hnatek (collaborateur d’Erik Truffaz et de Tigran Hamasyan), Jazz Brak et Lupo Spaccaro (aka le saxophoniste Pierre Spataro, du groupe Commander Spoon, mythique), s’en donnent à cœur joie pour pimper-booster-truquer des instrumentaux gorgés de trip-hop, de jazz et de spoken word pointilliste. Piano arpégé, roulements de batterie à la lisière du post-rock, break aérien au groove sec, Gate 1 ouvre un 4N4LOG CITY gorgé de sonorités vintage néanmoins modernistes : le groove à contre-temps de Call Me Names – RnB 3.0 –, les volutes pianistiques de Rewind, le crescendo planant de Anchor (minimalisme rentré à la Massive Attack), une pincée (lounge) de St Germain sur Van Glas, des boucles, des contrastes et du bourdon, jusqu’au lent decrescendo de Soap, de quoi grignoter jusqu’à l’aube les vestiges d’un présent qui passe trop vite. Ebouriffant.