15 octobre 2025 / Sous l’égide du multi-instrumentiste Laurent Rochelle (Okidoki, Monkomarok, Lilliput Orkestra), le – désormais – quartet Prima Kanta nous revient avec un nouvel opus à l’intitulé rêveur : quatre ans après le remarqué 7 Variations sur le Tao, ce In A Purple Time foisonne d’arrangements aventureux, à l’image de l’introductif À fleur de lys, basé sur un motif répétitif de harpe électro-acoustique et drapé de cuivres pointillistes ou de piano arpégé, volutes jazzy dont la mélancolie cotonneuse se propage tel un baume puissant. Ici, point de section rythmique à proprement parler, mais des percussions, des onomatopées, des accords plaqués, qui une heure durant se font le socle d’expérimentations stylistiques nous entraînant vers les Balkans (Au-delà Des Brumes, pièce maîtresse), sur l’île de la Réunion (une pincée de maloya sur le ludique Un Instant Pourpre) ou dans le passé (Paramor, très Michel Legrand). Épaulé par Rébecca Féron, Arnaud Bonnet et Frédéric Schadoroff, Laurent Rochelle se permet des pas-de-côté surprenants, toujours pertinents : ainsi le final bruitiste du bourdonnant Mirages, ainsi l’impulsion math rock de Perpetual Round, ainsi la théâtralité syncrétiste – ondées de cordes et de chœurs – digne d’un Keiichi Okabe (Nier Automata). Élargissant ses influences revendiquées (Terry Riley, Philip Glass, Moondog), Prima Kanta nous offre, avec le généreux In A Purple Time, rien de moins qu’une œuvre passionnante.