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  • 6 mars 2009 /
    V/A
    “tombés pour Daho” (Discograph)

    rédigé par gdo
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Son dernier album à peine sorti c’est un album hommage qui vient souligner la formidable carrière du Rennais. Car Daho a une carrière et les cheveux blancs le prouvent, mais la fraîcheur est intacte, les tubes étant intemporels nous rattrapant par le bras droit alors que nous nous échappions vers d’autres productions plus fugaces. Ce qui impressionne sur cette compilation c’est d’abord un casting irréprochable. Pas une faute de goût, juste ce qu’il y a de plus estimable dans le giron d’une certaine idée de la musique française. Outre les historiques de la carrière d’Etienne, une partie de la nouvelle génération est là pour rendre hommage, car Françoise Hardy a pu l’être pour lui, Daho est une référence pour cette nouvelle génération. Orchestrée par un journaliste de Magic (quand le canard ne démonte pas par a priori il montre qu’il peu être plus qu’estimable) cette compilation hommage donne aux chansons d’Etienne une ampleur que nous ne pouvions imaginer, aveuglé par le succès populaire et cette maxime, ce qui marche est nul. C’est Doriand qui débutera par un académique mais charmant Tombé pour la France. Ginger Ale donne au grand sommeil des allures de collusion entre des univers inverses. Sébastien Tellier en « électronisant » les heures hindoues laisse un arrière goût de Patrick Juvet qui se serait prit les pieds dans un chewing gum gargantuesque. Plus intrigante sera la prestation de Jacno sur on s’fait la gueule"),, premier non tube à apparaître sur cette compilation. Jacno l’ami de toujours joue sur plusieurs tableaux, donnant aux guitares des faux espoirs. Epaule Tatoo a elle un traitement iconoclaste de JP Nataf et Olivier Libaux, faisant de ce titre le premier grand moment de ce disque, da da tap tap. Medeiros et Biolay jouent les bords de Seine comme une plage de disque canaille et suave. La danse du ventre est possible, mais attention à ne pas vous laisser endormir par le nombril. Les Promesses de Frederic Lo et Daniel Darc sont celles posthumes d’un Gainsbourg plus tendre. Les promesses sont belles et tenues. On passera sur les prestations d’Avril (Chamfort enlève ton masque) et Readymade qui ne servent pas la cause de l’icône (cf la pochette) Daho. Jean François Coen lui fait de bleu comme toi un morceau de sieste, entre le goûter et le souper. Jungle Pulse morceau mineur est repris par une Elli Medeiros qui essaye de donner de l’épaisseur à ce qui se livre bassement. Deuxième miracle la balade d’Elodie S. par un Arnold Turboust qui nous manque tant. Passons Coralie Clément et anticipons Dominique Dalcan peu en verve pour le grand moment de cette compilation, un duel au soleil désincarné, dans son costume le plus simple, par un Sébastien Schuller se cherchant au début pour finir par faire monter l’astre céleste en son sommet. Duel au soleil est le climax (pour faire jeune) d’une expérience qui souvent tombe à l’eau. Ici les artistes sont tombés pour Daho, avec plus que les honneurs. Un disque Magique.