Fan de starsky et hutch de magnum et autres séries qui occupaient nos dimanches après-midi quand Desproges et sa bande de l’époque avaient laissé la place à la degoulenerie larmoyante pour ménagère de plus de quarante ans, Tobias Gordon devrait vous assoire. Si depuis vous n’avez acheté qu’un disque en l’occurrence le rassis et criard midnite vultures de Beck, Tobias Gordon devrait vous réconcilier avec le vocodeur et les rythmes endiablés maltraités par des guitares punitives. Si vous collectionnez les bons tuyaux, les perruques abandonnées par votre grand frère ancien drag queen, Tobias est encore pour vous. Et puis si vous vivez dans un deux mètres carrés et que la famille d’en dessous ne cesse de vous interdire de dormir, Tobias sera là pour vous venger. Moins cool que prince, plus crédible que le beck des paillettes, aussi détonnant que Lee Ranaldo, Tobias Gordon est une flèche dans le mille de la coquinerie auditive que nous pouvons nous autoriser quand le temps maussade nous déverse des sceaux de glace givrée. Intemporel, armé d’un pantalon patte d’éléphant et de voiture vintage, Tobias devrait ravir les fans cool de sonic youth et faire vomir les professeurs en aiguisage. Et de vous plonger sur Jack pour se prendre un tronc dans l’estomac et ne s’en remettre qu’à grande rasade de décomplexant. Incroyable.