Vengeance. Vengeance, comme entrée en matière visuelle du crou, crou comme on parle de CPAM ou d’ANPE, sachant ce qui s’y cache sans vraiment savoir ce que cela veut dire. Le crou est de retour après deux ep’s annonciateurs d’un album qui devait dynamiter ce début de l’an 3 après 2000. Keskecekcetruc ! Il y a bientôt dix ans sortait un album marquant (je suis bien placé pour en parler) le #3 de diabologum, le disque le plus poivré écouté depuis des lustres, une méchante incision dans notre vie. En 2003 sort stupeflip, un gros bonbon coloré, que chacun se croit capable de manger, sans se méfier de la présence de poivre au centre de celui-ci. Chez ce crou, on masque, on se masque, et on démonte avec la plus grande froideur la société (grand ou gros mot ?) qui nous entoure. Vengeance je vous dit. Sous ce bordel tout y est démonté et les certitudes ridiculisées (le crou c’est formé en 1972 et c’est historique ! et pas la peine de le nier c’est historique). Notre épouvantable épouvantail règle ses comptes étalés par Mélanie Bauer, comme en écho cynique en songeant que même noir désir a signé sur une major !. La lutte est ici entre cette hargne froide crade et poignante de rosetta et l’ivresse de la détresse morale de ressources humaines. Si l’essence du rap est un carburant nécessaire, la brutalité punk et le groove rendent ces appels aux secours (cadillac !) encore plus graves. Dés demain à bas la hiérarchie devra être l’hymne à chanter subliminablement, ou de façon encore plus vindicative. Chanson sociale, crachée et terrible, sans oubliés les notes d’humour comme complément comparatif nécessaire à la juste valeur des saloperies qui nous entourent. Chez stupeflip pas de saloperie, une grille de lecture vous est fournie. Quand aux mélomanes, si la politique le gonfle, la bavure de pop hip reprendra les choses là où mellow avait semé de l’or. Inutile de tourner autour, montons tous dans le crou, et passons ce truc (pas par pitié mais par goût car nous avons des oreilles et un cerveau entre). Au risque de bégayer en deux mois de temps, en deux chroniques…….c’est énorme. Stupéfiant.