Après une compilation de haute volée autour du langage, ronda nous offre la première trace sur disque de la réunion de trois activistes de scènes aussi diverses qu’animées de la même force vers les chemins transversaux. Aka_bondage, Black Sifichi et Somekilos construisent des châteaux de sable remplis de mécanique s’autodétruisant pour fabriquer des fenêtres de non-perception. Car si tout est suggéré, même au sein des moments de pure narration à la Chris Maker, fear the windows nous laisse dans le vague sans nous perdre vraiment. On oscille entre électronique mutante, rock ou hip-hop, faisant de Burroughs une sorte de père spirituel de cet engagement dans l’inconnu et le présent. Derrières deux bocaux ou bouteilles un homme sans visage porte un chapeau et se cache à peine, comme se cache à peine l’intention des trois membres de [1] kilo of black bondage, celle de se parler et de vivre ensemble. Décidément ronda se spécialise dans la communion des plaisirs. Intrigant.