Pilot avance prudemment mais avec cohérence. Après un trois titres, et un EP voici quasiment un album, reprenant les titres précédents avec une facilité, malgré le climat de plus en plus malsain de ces chansons. Comment ne pas se sentir mal en entendant mantes religieuse, chanson crapule proche de l’esprit d’un clip d’Aphex Twin, mais musicalement pouvant tenir la route sur une version d’Alice au pays des merveilles circa 2050. Facilement nous pourrions parler de pilotage automatique, de redite sans travail de déconstruction, mais pourquoi changer pirate ou apache sous prétexte que cela fait plus d’un an que ces titres sont en rotation sur notre ipod. Pilot n’est pas comme l’apache qui efface les traces de ces pas, le groupe avance masquait certes, mais avec les mêmes couleurs criardes qui l’empéchent de se planquer. Il y a un style pilot, une electro pop aux frontiéres de l’écriture d’un Selby qui se serait injecté des doses de morphines pour supporter les coup de marteau qu’un bourreau lui donnerait. Si c’est Bjork que l’on pense croiser (ooups) elle pourrait avoir été dégelée au beau milieu d’une amazonie rouge sang, Pilot ne mettant que des sucres au piment dans son café. Disque boulimique de perversion, pilot confirme par petite touche qu’il est un des groupes les plus intéressant que la scéne alternative française, jouant de tout avec une voix espiégle et des bons coups de casques à pointes dans la face. Juste très bien.