Un vrai petit bonheur cette démo de Jinx. Transcendant ses défauts (une voix hésitante et un son souvent limite, mais c’est une démo), Jinx nous fera ressortir nos disques du Wedding Present, des la’s ou de Pavement, mais s’imposera aussi quand la carrosserie haute de notre voiture aura le droit de se désolidariser du reste. Pop étudiante gentiment décontractée (your heart) enregistrée dans un local de répétition que l’on imagine plein de disques et de poste des Rentals et autre Weezer, s’offrant comme temps de pause le visionnage d’un épisode d’une série TV pour jeunes adultes et adolescents. Pouvant être rêche et saccadée comme un voyage sur un TER picard (marcel proust), la musique de Jinx peut se faire tranquille, dodelinant sans prétention, apportant fraîcheur comme une limonade en pleine canicule. Y allant de son passage mélancolique, on apprendra que Jinx a appris la mélancolie chez les groupes de hard adeptes du slow dégoulinant, plutôt que chez l’ami Will Oldham ou chez Tarnation. Mais c’est normal car Jinx sent bon le cahier clairefontaine, le sac US griffonné et les converse sans âge (she). Avec la désinvolture et le détachement adolescent, Jinx adopte un rythme métronomique (all this noise) nous replongeant dans l’univers des Specials ou des grandes heures du ska décontracté et insolant. Jinx est l’alliance entre les la’s et Pavement avec cette manière de bouger en craignant les bleus (tu ne me merites pas) lui préférant un frottement tout en timidité. Jinx est un disque que nous rangerons à côté de nos attrapes cœurs.