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De mauvais goût, alors que la terre vient juste de trembler en Italie, je vous annonce qu’un épisode sismique d’une rare intensité est en train de traverser la France. Alors que les scènes toulousaines et bordelaises n’ont plus de secret pour nous, nos regards semblent devoir se braquer sur l’Auvergne et sa bonne ville de Clermont. Pour un enfant du début des 70 comme moi, l’Auvergne c’est avant tout Giscard. Aprés il y a eu le barde ultime, beau et poète, esthète et grande gueules, je parle de Jean Louis Murat. Sans être le fondateur de cette scène qui arrive, JLM a certainement planté des rameaux de ses livres d’écritures. Si la récolte c’est fait attendre, les premiers fruits sont apparus avec les très lisses Cocoon, bonne nouvelle gentille, bonne pour disposer des plateaux allant de Ruquier à Naguy sans poser de problème. Ce qui nous arrive via le label Kütu Folk est d’une autre facture. Attardons nous sur The Delano Orchestra. Ce collectif ne navigue pas dans les ciels étoilés, mais rame plus à contre courant dans une eau presque saumâtre. Mais dans cet univers hostile l’échappée en est que plus belle (Escape) plus gracieuse, jouant avec les épaisseurs pour mieux cacher un savoir faire qui donnerait des envies de retraite à Arcade fire. Car comment ne pas vouloir du mal à un groupe chantant « Until I Die » sans jamais utiliser un fond de commerce rodé pour faire monter la sauce. Flamboyant dans un contexte qui pourrait voir Neil Young pleurer sa mère, The Delano Orchestra joue une folk stellaire dans un paysage dévasté, sans que la revanche ou la déroute ne soit dans le vocabulaire utilisé. Ici on parle de l’absence avec de la retenue, de la mort avec panache, comme si cette poésie nouvelle, avait des fruits nouveaux, pour pourquoi pas un monde plus beau. La première secousse a accouché d’une faille énorme, une fêlure grande comme le puy de dôme. Magnifique.




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