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Il y a quelque chose d’étrange pour moi de passer du temps sur un tel disque, alors que le temps me manque autant que la monnaie sonnante et trébuchante le quinze du mois, et sans la taxe carbone. Ayant une culture musicale qui ne se promène que rarement au delà des frontières du rock, du folk et du blues, le jazz et la soul sont des parents pauvres de ma connaissance musicales, l’un étant relégué par une méconnaissance, l’autre car m’effrayant d’autant de poncif sur sa connotation très portée sur l’intelligence et l’expérience obligatoire. Mais notre Amely a caché derrière le paravent de son album des connexions étonnantes. On ne fréquente pas Animal Collective, sans se laisser teindre ses fringues, on ne jam pas avec Tortoise en vacances de son post rock, sans connaître son algèbre sur le bout des doigts, et surtout on ne collectionne pas les livres de Fante, sans toucher aux espaces réduits avec une infinie précaution, une méticulosité qui n’empêche pas les coins sales. Voyageuse, elle gardera, de son périple géographique qui la mènera du Canada à Chicago en passant par Londres, une même valise, remplie de disques de la Motown dont elle partagera les écoutes avec son père, avant de se fâcher avec lui pour une sombre histoire de famille. Enregistrant seule, car éprise d’une liberté qui ne peut se marier avec la concession, Amély signe avec « Live At The Hoo Doo Club » son live a-siné à elle, un témoignage brute mais sidérant d’une voix chavirante, et d’une écriture qui en choisissant le camp du jazz et du blues, a juste rendu hommage à son passé, laissant une carte postale sonore. Révélation assurée de ce début 2010 qui pointe son nez, Amely Amberson offre une porte décorée d’un univers pas souvent exploré, démystifié par beaucoup de spontanéité évidente ici. A désirer absolument.

AMELY AMBERSON from HENRI JEAN DEBON on Vimeo.




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