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Si l’écologie est à la mode, c’est que la frousse commence à nous frôler la nuque, nous faisant autant transpirer que la simple vue du regard de Nicholson dans Shinning. Du coup, comme de l’air froid s’engouffrant via les fuites de nos habitats mal isolés des esthètes patentés se sont emparés les débats, filmant avec un souci de la beauté, comme si une gerbe avait les mêmes qualités graphiques d’un Picasso. Yann, Nicolas sont les nouveaux pourfendeurs du réchauffement climatique, utilisant pour cela une encre de plomb. Mathias Stern n’est pas un écologiste des salles obscures ou de la télévision, il en a fait son art de vivre, et son métier. Si chez Yann un levé de soleil sur une décharge à quelque chose de magnifique, chez Yann c’est tout la nausée, la conséquence d’un monde qui oublie qu’il est mortel. Ancien leader de groupe punk hardcore, Mathias a profité de ses études pour baisser le son, pour garder l’essentiel, des textes, une guitare et un chant influencé par les protest singer américains. Avec des folk songs toujours aux aguets, il porte une idée simple, mais pas évidente si l’on en juge par l’état du monde, celle que rien de peut aller dans l’absence, que ce soit celle de l’autre, celle de pragmatisme, celle d’un jugement fondé sur le futur. Alors on pourra toujours maugréer que la musique ne doit pas vouloir refaire le monde, mais c’est oublié que parfois elle peut le faire avancer. Une façon d’éponger nos sueurs froides avec intelligence.




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