Ce trio nous arrive de Sacramento,est basé à Austin. Agent Ribbons est un trio féminin trouvant son inspiration dans une alliance entre une musique indé dans ce qu’elle de plus noble, et une atmosphère presque post ultra moderniste, traversant le siècle dernier balayant les frontières, suivant les diasporas. Derrière chaque chanson du trio, on perçoit toute une histoire, parfois lourde, comme si les trois filles avaient remonté leur arbre généalogique, trouvant des filiations au quatre coins d’un monde qui sait souvent se déchirer.

Ce qui touche au premier abord c’est ce chant, cette facilité à se répondre. On repense aux belles années de Belly, des Throwing Muses, quand les filles pouvaient dominer des murs de son massif, quand la distorsion ne signifiait pas automatiquement grosse voix et gros muscle. Chez nos Agent Ribbons le son n’est pas monté pour se protéger, mais plutôt pour s’y adosser, s’y frotter, comme pour une caresse. Ensuite ce qui séduit, c’est la fragilité des compositions, le risque de voir ce château s’effondrer à chaque bourrasque provoqué par deux masses de son différentes. A l’image du livret en tout point magnifique (croyez moi par les temps qui courent c’est plutôt rare), les trois demoiselles font du patchwork non pas un modèle d’expression artistique pour les clubs de vieilles filles frigides, mais plutôt comme un mode de vie, s’attachant aux choses, non pas dans un ensemble, mais plutôt par bribes. Les collages sont alors réalisés, sans style unique, explosant les castes, proposant des émotions diverses.

Un disque attachant, de trois drôles de filles, qui font de la musique, en rêvant nous offrir des petits rêves pour nous rendre la vie avant tout belle et mélancolique. Un attrape coeurs.