Écrire une nouvelle chronique sur David gedge revient pour moi une fois de plus à crier mon amour immodéré pour ce type, cette voix sans force, et cette pop, noisy chez le wedding et finement ficelée chez Cinérama. N’en déplaise à Viviant, David gedge est une figure importante d’outre manche, un auteur compositeur bien supérieur aux quolibets éculés sur des textes bien plus touchant que les bouquins du petit à lunettes. Ce nouveau Cinérama est la rencontre de deux icônes de l’indépendance, David gedge donc et john peel, le lenoir des grands britons. Trois peel sessions (les black sessions de john peel) pour douze morceaux magnifiquement rehaussés par une section à corde (le fantastiquement déchirant Après-ski) ou une trompette joliment discrète. L’ensemble des simples honteusement passés sous silence en France prennent ici un visage mérité, celui d’une écriture soignée pour une pop racée et au combien mélancolique. Lollobridgida en français rajoute à la sensualité du titre et enfonce le clou d’un David coutumier de relecture touchante dans la langue d’Arnaud viviant. Sly curl époustoufle de sa dualité et de sa simplicité rarement égalée. Careless fait remonter le wedding present metronomique et noisy, alors que Quick before it melts, redonne le sourire et l’envie de s’époumoner joyeusement. Because I’m beautiful quand à elle est une pop que belle and sebastian pourrait écrire sans ses préjugés et son maniérisme adolescent. Et puis rien que pour entendre Gedge mielleux sur le sucré Yesterday once more, John peel doit être remercié. Pas assez inrockuptibles (mais bon Eminem l’est !) ou pas assez Magic (là c’est pire madonna l’est !), en tout cas David gedge continue sa carrière, envoyant à des oreilles toujours touchées par ce bonheur si loin du m’as tu vu. Avec des mots simples, mais pour une déclaration touchante (ou con, mais l’amour rend con) Monsieur David Gedge je vous aime. Avec toute ma reconnaissance éternelle. Touché en plein Coeur.